La réorganisation de la représentation polynésienne à Paris vise un meilleur ajustement entre missions, moyens et fonctionnement. Le gouvernement entend adapter la DPF aux contraintes actuelles et à l’évolution de ses effectifs.
Une structure adaptée à la réalité du service
Le 19 novembre dernier, lors du Conseil des ministres, le gouvernement de Polynésie française a adopté un arrêté modifiant l’organisation de la Délégation de la Polynésie française à Paris (DPF), en remplacement du texte en vigueur depuis le 24 juillet 2015. Représentation officielle du Pays à Paris, la DPF assure le suivi des relations institutionnelles, la promotion économique et culturelle, l’accompagnement de la communauté polynésienne en métropole ainsi que la gestion du patrimoine immobilier polynésien. Toutefois, l’organisation antérieure était jugée inadaptée à la réalité du service, notamment en raison d’une réduction progressive et significative des effectifs depuis une quinzaine d’années. Face à cette évolution, l’exécutif a engagé, dès 2023, une série d’actions destinées à améliorer le fonctionnement interne et à renforcer l’efficacité de la délégation.
Le nouvel arrêté prévoit une organisation modernisée et simplifiée autour d’une direction et de deux pôles fonctionnels distincts : un pôle administratif et un pôle stratégique. Cette évolution remplace l’ancienne structuration en trois bureaux, qui ne correspondait plus aux conditions opérationnelles actuelles. La DPF est ainsi recentrée sur un rôle de coordination, d’animation des réseaux polynésiens, nationaux et européens, ainsi que sur le soutien à la communauté polynésienne en France. Cette mise en conformité vise à aligner plus précisément l’organisation interne avec les missions effectivement exercées.
Précisions sur les missions et les bénéficiaires
L’arrêté ne modifie pas le cœur des missions de la délégation, mais apporte plusieurs ajustements techniques. La DPF ne sera plus en charge du versement des bourses et allocations de rentrée des étudiants en France, une mission déjà assurée depuis 2024 par la Direction générale de l’éducation et des enseignements. Le texte précise également les conditions d’accompagnement des déplacements et séjours à Paris. Désormais, seuls le président du Pays, les membres du gouvernement, les élus et les agents disposant d’une lettre de mission officielle pourront bénéficier de l’assistance logistique de la délégation. Cette clarification remplace une formulation antérieure jugée trop large, fondée sur la notion de « personnalités de la Polynésie française ».
La gestion des moyens matériels, notamment ceux liés à l’immeuble situé au 28, boulevard Saint-Germain, est désormais encadrée par des critères plus précis. Ces ajustements s’inscrivent dans une volonté de cohérence administrative et de transparence dans l’utilisation des ressources.
Effectifs, budget et perspectives d’organisation
La situation de la DPF avait déjà fait l’objet d’observations de la Chambre territoriale des comptes, qui relevait un écart entre les moyens engagés et le service rendu. Le nombre d’agents est passé d’environ trente en 2011 à une quinzaine en 2017, puis à une douzaine en 2023, pour atteindre neuf en poste effectif en 2024. Afin de répondre à ce sous-effectif, quatre recrutements ont été finalisés pour renforcer les capacités opérationnelles de la délégation.
Le projet de budget 2026 prévoit environ 140 millions de francs CFP pour les charges de personnel, auxquels s’ajoutent 8 millions destinés à des actions ciblées. Ces moyens sont destinés à accompagner la restructuration et à assurer le bon exercice des missions de représentation et d’accompagnement. Après le départ de Sarah Teriitaumihau vers la présidence à Papeete, un nouveau chef de service devra être nommé pour poursuivre la mise en œuvre de la réorganisation.
La restructuration engagée vise à stabiliser durablement le fonctionnement de la délégation et à renforcer sa lisibilité institutionnelle. Elle s’inscrit dans une démarche d’adaptation administrative face aux contraintes budgétaires et organisationnelles actuelles.




















