J’ai tout écouté d’une traite.
J’ai compris que je n’aurais pas dû.
J’ai entendu parler de gens couverts de peinture.
Des sourires.
Des cris.
Des bénévoles armés de poudre rose.
J’ai imaginé l’odeur.
J’ai imaginé mes sinus.
J’ai renoncé par prévention.
On m’a dit que c’était la huitième édition.
J’ai compris que souffrir en courant était devenu une tradition.
Puis on a basculé sur la pêche.
Des hameçons par milliers.
Des bateaux responsables.
Des poissons diplômés.
J’ai appris qu’on ne pêchait pas les requins.
Ni les tortues.
J’ai trouvé ça étrangement rassurant.
J’ai noté qu’il y avait du thon.
De la langouste.
Et des visiteurs contents.
Ensuite, la fête du Bossu Doré.
Un concours de pêche.
Du sable.
Des sourires officiels.
Une réussite locale.
J’ai hoché la tête même si je ne savais pas où était Moindou.
Puis j’ai décollé.
ULM.
École de pilotage.
Nouméa vue d’en haut.
Des tortues en bonus.
J’ai pensé devenir pilote.
J’ai regardé mon compte bancaire.
J’ai reposé l’idée.
Après, place aux grands-mères.
Des bals.
Des lotos.
Une Miss Kappa.
Des bénévoles qui résistent au temps.
J’ai trouvé ça tendre.
J’ai trouvé ça injustement discret.
Et là, la politique.
Budget rejeté.
Un député seul.
Des concessions inutiles.
J’ai senti le malaise jusqu’à mon canapé.
J’ai presque respecté le silence.
Puis Marseille.
Une marche blanche.
Un nom.
Une douleur.
Des promesses.
J’ai baissé les yeux.
J’ai compris que certaines infos ne se commentent pas.
Ensuite, l’international.
Un plan de paix refusé.
Un sommet.
Un décor diplomatique bien huilé.
J’ai pris un café.
J’ai fait semblant de suivre.
Retour au sport.
Du rugby sous pression.
Du football en état d’alerte.
De la F1 sous la pluie.
J’ai compris que même gagner était devenu anxiogène.
Puis du BMX.
Des enfants qui pompent.
Des adultes qui applaudissent.
Des rêves à hauteur de guidon.
J’ai souri malgré moi.
Et au final,
des infos,
des couleurs,
des peurs,
des disciplines,
des cris,
des communiqués,
des silences.
J’ai regardé tout ça défiler.
J’ai compris que c’était juste la journée.
Ni exceptionnelle,
ni rassurante,
juste parfaitement incohérente.
Du coup j’ai éteint la radio.
Mais l’actualité, elle, a continué.
Bref.




















