La Nouvelle-Calédonie fait face à une urgence financière d’une gravité historique. Le temps des faux-semblants est révolu, celui des décisions fermes commence.
PRÉSIDENTS D’EXÉCUTIF : L’HEURE DE LA DISCIPLINE FINANCIÈRE
Ce lundi 24 novembre 2025, le groupe de travail des présidents d’exécutifs s’est réuni au siège du gouvernement. Sous la présidence d’Alcide Ponga, l’ensemble des acteurs institutionnels était présent. Congrès, provinces et communes ont fait bloc face à une réalité budgétaire alarmante.
L’objectif affiché était clair : tracer une trajectoire financière crédible pour 2026. Plus question de bricolage comptable ou de fuite en avant. Les chiffres parlent et ils sont implacables. La dette publique calédonienne atteint désormais 360 % du PIB, un record absolu. Un niveau qui étrangle les capacités d’action et empêche tout redémarrage économique.
Cette situation résulte de décisions prises pour éteindre des crises majeures successives : d’abord la période Covid, puis les violences insurrectionnelles de 2024. Les émeutes du 13 mai ont laissé une empreinte financière comparable à un sinistre national : des milliards envolés, une économie sinistrée, une reconstruction entravée. Face à ce tableau, la ligne gouvernementale se veut résolument responsable. Place à la rigueur, à la vérité et au redressement.
BUDGET 2026 : LA SOBRIÉTÉ ÉRIGÉE EN DOCTRINE
Christopher Gygès, en charge du budget et de l’économie, a posé le cadre. Il a rappelé la nécessité d’une construction budgétaire concertée avec toutes les collectivités. La cohérence financière devient une priorité stratégique. Chaque entité doit désormais assumer sa part de discipline. Le modèle de dépense incontrôlée appartient au passé. Le pays atteint ses limites structurelles. Les marges de manœuvre sont devenues quasi inexistantes. Le diagnostic est sans appel : les finances sont exsangues.
Face à cela, un acte fort a été posé : un courrier officiel a été transmis à l’Agence française de développement. Il vise à demander la suspension temporaire du remboursement des prêts en cours. Une décision assumée, lucide et pragmatique. Les prêts garantis par l’État pèsent lourdement sur les équilibres. Sans répit financier, tout redressement est compromis.
La DBAF a présenté un état précis de l’exposition à la dette. La soutenabilité des remboursements a été passée au crible. La transparence devient la règle, le secret l’exception. Le gouvernement assume un discours de vérité, loin de toute victimisation. La Calédonie doit se reconstruire par le travail, la rigueur et la responsabilité.
ENSEIGNEMENT PRIVÉ : RIGUEUR ET CONTRÔLE ASSUMÉS
En clôture de séance, Isabelle Champmoreau a pris la parole. Elle a dressé un état des lieux précis de l’enseignement privé. Les impacts des récentes décisions ont été clairement exposés. Une subvention exceptionnelle de 300 millions de francs a été évoquée. L’audit de la DDEC a également été présenté aux élus. Objectif : garantir la qualité tout en maîtrisant les dépenses.
Les ajustements nécessaires pour la fin de l’année 2025 ont été identifiés. Ce travail se prolongera dans la préparation du budget 2026. L’approche est méthodique, factuelle et encadrée. La priorité reste la continuité éducative, sans dérive budgétaire. Le pilotage politique assume cette ligne de fermeté : plus de laxisme, plus d’angélisme.
L’État et la Nouvelle-Calédonie reprennent la main. Le cap est clair : restaurer la souveraineté financière. Cette séquence marque un tournant décisif. La vérité comptable s’impose face aux illusions passées. Le redressement sera exigeant, mais nécessaire. Il signe le retour d’une gouvernance responsable. La Calédonie n’est pas condamnée, mais elle doit se relever par le courage politique, la maîtrise des dépenses et le sens de l’intérêt général.
Le GTPE acte une rupture avec la gestion permissive d’hier et impose, enfin, une trajectoire de salut économique assumée.
(Crédit photo : Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie)



























