Dans la nuit de lundi à mardi, une affaire dramatique s’est jouée à Rivière-Salée, à Nouméa : une voiture volée dans un garage a été retrouvée accidentée après une course-poursuite avec la police. Le conducteur, en état d’ivresse, et un jeune complice de 15 ans ont été interpellés. L’accident, qui a causé d’importants dégâts matériels, aurait pu avoir des conséquences tragiques, tant pour eux que pour d’éventuels tiers.
Vol, fuite et accident : le déroulé des faits
Selon les premiers éléments recueillis par nos confrères, le propriétaire de la voiture avait constaté le vol de son véhicule dans son garage à Rivière-Salée. Des images de vidéosurveillance transmises à la police montraient un intrus en train de manipuler les fils du véhicule avant de s’enfuir. Rapidement, une patrouille a repéré la voiture en circulation. À son volant, un homme en état d’ivresse, accompagné d’un adolescent de 15 ans.
Alors que les forces de l’ordre lançaient une poursuite, le conducteur a refusé d’obtempérer, avant de perdre le contrôle du véhicule : la voiture a fait plusieurs tonneaux puis a terminé sa course sur le parking d’une pharmacie, détruisant une clôture, un muret et un panneau d’affichage.
Le conducteur, miraculeusement indemne, a été extrait de l’habitacle, menotté puis interpellé. Le mineur, d’abord tenté de fuir à pied, a été rattrapé par les agents. Lors de la garde à vue, les images de vidéosurveillance ont permis d’identifier formellement le jeune : c’est lui qui s’était introduit dans le garage pour dérober le véhicule. Malgré cela, le mineur a nié les faits en bloc. Le conducteur, pour sa part, a reconnu l’ensemble : recel d’un véhicule volé, conduite sous l’empire d’un état alcoolique, refus d’obtempérer et mise en danger par conduite dangereuse.
Une condamnation pour l’adulte ; le mineur devant la justice des enfants
Déférés le lendemain devant la justice, les deux suspects ont été jugés. Le conducteur a été condamné à sept mois de prison ferme, peine prononcée pour vol, recel, conduite en état d’ivresse et mise en danger, ainsi que très probablement à des mesures liées à la suspension ou l’annulation du permis (conformément au cadre légal français pour la conduite sous l’empire d’un état alcoolique).
Quant au mineur de 15 ans, il sera jugé devant le juge des enfants, une compétence prévue pour les délits commis par des mineurs.
Conduite en état d’ivresse et cadre légal : ce que prévoit la loi
Dans le cas d’un conducteur en état d’ivresse manifeste, la loi prévoit des peines pouvant aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 4 500 € d’amende (537 000 F cfp) pour une première infraction.
À cela peuvent s’ajouter des peines complémentaires : suspension ou annulation du permis, interdiction de repasser un permis pendant plusieurs années, obligation d’installation d’un éthylotest anti-démarrage, voire confiscation du véhicule. Lorsque l’infraction est commise en récidive, les sanctions peuvent être aggravées.
Dans ce cas précis, la condamnation est proportionnée à la gravité des faits : vol, recel, conduite en état d’ébriété, refus d’obtempérer, mise en danger.
Un phénomène inquiétant : les mineurs impliqués dans les vols de véhicules
En Nouvelle-Calédonie comme ailleurs, les mineurs sont fréquemment mis en cause dans les vols et cambriolages. Selon un rapport officiel, près de 47 % des auteurs de cambriolages sont des mineurs en zone gendarmerie, et environ 43 % des mis en cause pour vol avec effraction ou vol de véhicule sont des mineurs.
Ce contexte met en lumière l’importance de dispositifs de prévention et d’accompagnement ciblés, ainsi que la nécessité d’une présence policière et judiciaire adaptée aux réalités de la délinquance juvénile.
Cette affaire de Rivière-Salée illustre crûment les dangers liés à la conjonction de la délinquance, de l’alcool et de l’impunité supposée. Grâce à l’intervention rapide des forces de l’ordre, la course-poursuite s’est terminée par un accident évité de justesse mais les conséquences auraient pu être dramatiques, pour le conducteur, le mineur, des passants ou des résidents. La condamnation à sept mois de prison montre que la justice ne tolère pas ce type de comportement. Reste que le recours fréquent à des mineurs dans des vols de véhicules rappelle l’urgence de renforcer les dispositifs de prévention, d’éducatif et d’accompagnement des jeunes.
Dans un contexte où la délinquance juvénile représente une part non négligeable des actes de vol et de cambriolage, la vigilance communautaire, la solidarité citoyenne, mais aussi l’éducation et l’insertion doivent faire partie intégrante de la réponse.



















