Chaque 29 novembre, le monde commémore la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, instaurée par l’ONU en 1977.
Cette date renvoie à un événement fondateur : le vote du plan de partage de la Palestine par l’Assemblée générale des Nations unies, le 29 novembre 1947.
Soixante-dix-huit ans plus tard, cette journée reste une piqûre de mémoire collective et le symbole d’un espoir brisé. Car la question palestinienne demeure l’une des plus explosives de la scène internationale, où la diplomatie chancelle, et la paix, toujours hors d’atteinte.
Une journée symbole, mais un processus figé
L’ONU voulait, en 1947, créer deux États : un israélien et un palestinien. Le premier a vu le jour, le second attend toujours.
Depuis, le conflit a traversé des guerres, des accords inachevés et des décennies de méfiance.
En 2025, la situation reste tragiquement familière : blocus de Gaza, expansion des colonies, affrontements meurtriers, impasse politique.
Les Nations unies continuent d’affirmer le droit du peuple palestinien à l’autodétermination et à un État souverain, mais les divisions internes palestiniennes et les rapports de force régionaux paralysent toute perspective.
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, l’a rappelé avec gravité :
Tant que les Palestiniens resteront sans État, le monde restera sans paix
Une phrase qui résonne d’autant plus fort à l’heure où les civils paient le prix des calculs politiques.
La solidarité internationale : entre symboles et réalités
Chaque année, cette journée donne lieu à des manifestations, résolutions et conférences de soutien à travers le monde.
Mais pour beaucoup, le rituel s’est vidé de sens.
Les diplomaties occidentales se divisent, les grandes puissances oscillent entre prudence et désengagement, et les organisations humanitaires multiplient les appels à l’aide face à une crise humanitaire sans précédent.
Les Nations unies, l’Union européenne et plusieurs pays du Sud plaident pour une relance sincère du dialogue autour d’une solution à deux États, mais la méfiance mutuelle, la colonisation continue et la fragmentation politique palestinienne bloquent tout progrès.
Pour les défenseurs de la cause, le 29 novembre n’est donc pas une célébration : c’est un rappel de l’injustice prolongée, un moment de silence dans le tumulte de l’indifférence.
Nouvelle-Calédonie : une sensibilité particulière au droit des peuples
En Nouvelle-Calédonie, le 29 novembre suscite une sensibilité particulière, mais il convient de rester lucide : si certains mouvements indépendantistes affichent volontiers leur solidarité avec la Palestine au nom du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », cette cause est souvent instrumentalisée bien plus qu’elle n’est réellement comprise.
Le territoire n’a aucune diplomatie propre, seule la France parle au nom de la Nouvelle-Calédonie et les comparaisons hâtives entre l’avenir institutionnel local et le conflit du Moyen-Orient relèvent davantage du militantisme que de l’analyse.
Dans les écoles et les médias, cette date peut nourrir un éclairage géopolitique utile, à condition d’éviter les raccourcis idéologiques : la réalité calédonienne, marquée par des défis de sécurité, de cohésion sociale et d’avenir institutionnel, n’a rien à gagner à importer des tensions qui la dépassent.
Entre mémoire et responsabilité
La Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien n’est pas un exercice de nostalgie.
Elle interroge la communauté internationale : qu’a-t-on fait de la promesse de 1947 ?
Tant que le droit restera théorique et la paix illusoire, cette journée gardera sa raison d’être.
Solidarité ne doit pas rimer avec résignation.
Car au-delà des frontières, c’est la dignité humaine qui se joue, et avec elle, la crédibilité du système multilatéral tout entier.


















