La neutralité du service public radiophonique était un principe cardinal.
Elle apparaît aujourd’hui sérieusement entamée par une mécanique idéologique parfaitement documentée.
Un protocole scientifique implacable pour mesurer le pluralisme
Du 1er au 31 octobre 2025, l’Institut Thomas More a analysé 200 heures de programmes des matinales de France Inter, France Culture et France Info afin d’évaluer la neutralité politique du service public radiophonique. L’étude repose sur 2 600 prises de parole et 168 personnalités politiques mentionnées, dont 42 suffisamment citées pour produire une analyse statistiquement solide.
La méthode utilisée s’appuie sur une intelligence artificielle croisant plusieurs modèles de dernière génération afin d’évaluer la tonalité, le lexique et le positionnement idéologique des propos, indépendamment des intentions humaines. Chaque chronique a été notée sur une échelle allant de -100 (extrême gauche) à +100 (extrême droite), selon un protocole transparent et reproductible.
Cette approche technologique vise à neutraliser les biais humains, contrairement aux analyses militantes ou subjectives qui dominent habituellement ce type de débat.
L’objectif affiché est clair : mesurer factuellement le respect des obligations de pluralisme imposées au service public.
Le résultat ne laisse aucune place au doute.
Le système d’analyse révèle un déséquilibre massif, structurel et constant.
Des matinales massivement orientées à gauche
Sur l’ensemble des 1 280 chroniques étudiées, 47 % présentent une orientation clairement marquée à gauche, contre seulement 14 % à droite et 38 % de contenus neutres.
Ce déséquilibre constitue un biais éditorial en faveur d’une grille de lecture progressiste quasi hégémonique.
France Inter affiche une moyenne de -20,1, France Culture de -28,9, confirmant un ancrage durable dans un univers idéologique de gauche. Seule France Info reste proche de la neutralité avec un score de -1,2, sans toutefois échapper totalement au prisme dominant. Les chroniques les plus politisées sont celles de Charline Vanhoenacker, notée à -81,9, illustrant un militantisme assumé sous couvert d’humour.
France Culture n’est pas en reste, avec une majorité de formats éditoriaux orientés très nettement à gauche. La ligne est cohérente, répétitive, solidement installée.
Il ne s’agit pas d’une dérive ponctuelle, mais d’un tropisme idéologique structurel.
Droite critiquée, centre cajolé, gauche modérée préservée
Sur le plan du traitement des familles politiques, la droite et la droite radicale cumulent la plus forte hostilité médiatique.
La droite radicale affiche une note moyenne de -3,04, la gauche radicale -2,93, tandis que la droite classique s’établit à -2,85.
À l’inverse, la gauche modérée bénéficie d’un traitement bien plus indulgent, proche de la neutralité, voire légèrement favorable. Les personnalités les mieux notées sont Raphaël Glucksmann, Laurent Nuñez, Manuel Valls et Édouard Philippe, toutes issues du centre ou du centre-gauche institutionnel. Plus révélateur encore : certaines thématiques sensibles comme la justice, les discriminations ou les violences policières sont traitées dans 80 à 100 % des cas sous un angle de gauche. Aucune catégorie ne présente une majorité de traitement orienté à droite. Le pluralisme constitutionnellement exigé se dilue dans une homogénéité idéologique préoccupante.
L’espace radiophonique public devient une chambre d’écho progressiste, où la droite est tolérée mais rarement respectée.
Le rapport démontre que le centre et la droite concentrent 46,7 % des mentions, mais dans une tonalité majoritairement critique.
Pendant ce temps, la gauche modérée bénéficie d’un crédit symbolique largement supérieur à son poids réel.
Ce déséquilibre ne relève pas du hasard, mais d’une architecture éditoriale persistante, entretenue par des rédactions largement homogènes idéologiquement.
La neutralité, principe fondateur du service public, s’effrite au profit d’une lecture partisane du monde.
Le constat est sans appel : Radio France favorise structurellement les narratifs de gauche.
Et l’intelligence artificielle, loin d’être un outil idéologique, en apporte aujourd’hui la preuve froide et méthodique.
Ce rapport constitue un signal d’alarme démocratique.
Un service public financé par tous ne peut servir les idées de quelques-uns.
Pluralisme et neutralité ne sont pas négociables.
Ils sont le socle de la confiance citoyenne.


















