Je ne me suis pas réveillé avec une envie de légèreté.
Je me suis réveillé avec l’impression que le monde a encore dérapé.
En Australie, Bondi Beach pleure toujours. Quinze morts, quarante blessés. Des veillées, des fleurs, le silence lourd et la ménorah projetée sur l’Opéra de Sydney. Pendant qu’on cherche des explications, le Premier ministre Anthony Albanese évoque une piste État islamique, et l’on apprend que les deux tireurs — un père et son fils — avaient séjourné en Indonésie en novembre. Comme si comprendre rendait la tragédie moins violente.
Ici, la politique piétine. Emmanuel Macron invite les élus calédoniens à Paris le 16 janvier, au lendemain de l’abandon de la loi sur la consultation anticipée de Bougival. Officiellement pour clarifier et dialoguer. Officieusement, parce qu’il n’y a pas de majorité au Parlement. Nicolas Metzdorf parle d’une classe politique tétanisée depuis le 13 mai 2024, paralysée par la peur d’un nouvel embrasement. Il réclame des votes clairs, des positions assumées, et prévient : préciser Bougival, oui. Aller plus loin vers l’indépendance, non.
Pendant ce temps, Le Rassemblement maintient le cap. Soutien réaffirmé à Bougival devant plus de 300 personnes au Mont-Dore, et lancement de la campagne municipale à Nouméa avec Virginie Ruffenach tête de liste. Même quand tout tremble, les échéances électorales continuent d’avancer.
Dans le quotidien, Air Calédonie tente de se remettre à flot après deux jours d’annulations. Un avion revient de maintenance, des vols supplémentaires sont annoncés, et des centaines de passagers espèrent simplement rejoindre leur famille pour Noël. À Lifou, l’ouverture du Wadrilla reste incertaine, suspendue aux décisions politiques et judiciaires.
Et puis il y a l’essentiel. Le don du sang. Les stocks sont bas, les besoins augmentent, et les appels à la mobilisation se multiplient. Accidents, accouchements, traitements lourds : les urgences ne prennent pas de vacances.
Même les coureurs sont concernés : à partir du 1er janvier, le pass Prévention santé devient obligatoire pour les compétitions de course en extérieur, histoire de remettre un peu d’ordre dans une pratique devenue massive.
Bref. Un monde sous tension, une Calédonie qui avance sur un fil, entre deuil, peur politique et gestes concrets pour tenir jusqu’aux fêtes.


















