Je me suis réveillé.
J’ai regardé l’actu.
J’ai compris que la nuit n’avait pas chômé.
Un magasin d’outillage cambriolé à Koumac.
La caisse envolée.
Le matériel aussi.
La maison d’à côté, pareil.
J’ai pensé que le voisinage, c’est surfait.
La gendarmerie a ouvert une enquête.
Moi aussi, mais sur mon café froid.
À 16 h 45, un incendie à Nouméa, à Pierre-Lenquette.
Un feu de matelas.
Dans un appartement vide.
Les voisins évacués.
Le matelas, lui, avait déjà pris sa décision.
À midi, le col de la Pirogue bloqué.
Deux voitures.
Des blessés légers.
Le Médipôle.
La circulation revenue fluide.
Pas les nerfs.
Pendant ce temps, les hôtels affichaient complet.
Noël avait fait le plein.
Les Calédoniens ont fui Nouméa.
Ils ont choisi le Nord.
Ou Poum.
Huit villas parties en un clin d’œil.
Comme les bonnes résolutions.
Des Métros.
Des militaires.
Des fonctionnaires en fin de séjour.
Et des « purs locaux ».
La moitié de la clientèle.
Le reste, c’était Booking.
Aux Îles aussi, ça tournait.
Pas comme avant.
Mais assez pour tenir.
25 %.
30 %.
Des pics.
Puis l’avion qui manque.
Et mars qui fait peur.
Après Noël, les corps ont parlé.
Lourdeur.
Ballonnements.
Fatigue.
Le foie a demandé une trêve.
On a parlé d’eau.
De légumes.
De fruits.
D’équilibre.
Pas de punition.
Juste arrêter de se venger de soi-même.
Les salles de sport se sont remplies.
Par culpabilité.
Par habitude.
Par illusion aussi.
Dehors, les illuminations brillaient encore.
Jusqu’au 12 janvier.
Marchés à Dumbéa.
Broussards à Boulari.
Des produits locaux.
Et des portefeuilles en rééducation.
Sur les réseaux, l’IA envoyait des vœux.
Des cartes.
Des images.
Des discours.
Tout le monde était créatif.
Surtout sans effort.
800 millions d’utilisateurs.
600 pour le concurrent.
J’ai compris que ce n’était plus un gadget.
C’était une habitude.
Au large, des voiliers partaient de Sydney.
La Hobart lançait la bagarre.
Du vent.
Des vagues.
Des Calédoniens bien placés.
Eux, au moins, avançaient.
Et pendant que certains luttaient contre la houle,
d’autres reprenaient le rugby.
Le foot.
La CAN.
Le Boxing Day.
La nuit allait être longue.
J’ai refermé l’actu.
J’ai soufflé.
J’ai pensé que tout allait vite.
Trop vite.
Et que malgré tout,
demain, on recommencerait pareil.
Bref.

















