L’escroquerie en ligne n’est pas un phénomène abstrait réservé aux grandes métropoles.
En Nouvelle-Calédonie aussi, la menace est bien réelle, quotidienne, et vise sans distinction particuliers, familles, entreprises et institutions.
Une délinquance numérique en pleine explosion, y compris en Nouvelle-Calédonie
Il faut le rappeler sans détour : les réseaux sociaux sont devenus un terrain de chasse privilégié pour les escrocs. Facebook, Instagram, X (ex-Twitter) ou encore les messageries privées servent aujourd’hui de vecteurs à des arnaques de plus en plus sophistiquées.
La Police nationale en Nouvelle-Calédonie le martèle : aucun internaute n’est à l’abri. Derrière un profil flatteur ou un message alarmiste se cache souvent une organisation frauduleuse, parfois basée à l’étranger, difficile à identifier et quasi impossible à poursuivre sans signalement rapide.
Promesses d’investissements miraculeux en cryptomonnaies, offres d’emploi irréalistes, faux conseillers bancaires, usurpation d’identité d’organismes publics : le scénario est toujours le même. Créer un sentiment d’urgence ou d’opportunité exceptionnelle pour court-circuiter l’esprit critique.
Les escrocs jouent sur la crédulité, mais aussi sur la peur : colis bloqué, compte suspendu, webcam piratée, menace de diffusion de données personnelles. Rien n’est laissé au hasard.
Comment reconnaître une arnaque en ligne avant qu’il ne soit trop tard
Les techniques évoluent, mais les signaux d’alerte restent constants. Un principe simple doit guider chaque internaute : la méfiance systématique.
Un profil récent, peu d’amis, des photos trop parfaites ou volées ailleurs doivent immédiatement alerter. Une recherche inversée d’image via Google permet souvent de démonter une supercherie en quelques secondes.
Autre indice majeur : les liens suspects. Aucun organisme sérieux ne demande des coordonnées bancaires par message privé ou SMS. Les administrations françaises utilisent presque exclusivement des adresses se terminant par « .gouv.fr ».
Les faux messages imitent souvent des institutions connues ou des entreprises de confiance. Certains prétendent offrir des formations financées par des droits fictifs, d’autres proposent d’investir facilement dans le bitcoin ou l’ethereum, sans risque et avec des gains garantis. C’est toujours faux.
Les autorités rappellent également l’existence de listes noires officielles. L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et l’Autorité des marchés financiers (AMF) publient régulièrement les noms de sites et d’entités non autorisés à proposer des produits financiers.
Enfin, si une offre semble trop belle pour être vraie, elle ne l’est pas. Cette règle élémentaire reste la meilleure protection.
Rançongiciels, chantage, usurpation : que faire et comment réagir efficacement
Le rançongiciel, ou ransomware, constitue l’une des menaces les plus graves. Il touche aussi bien les particuliers que les entreprises ou les collectivités. Le principe est simple : vos fichiers sont bloqués et une rançon est exigée, souvent en cryptomonnaie.
Payer ne garantit rien. Les forces de l’ordre sont claires : le versement d’une rançon n’offre aucune certitude de récupération définitive des données et encourage la criminalité organisée.
Face à un message suspect, la consigne est ferme : ne pas paniquer. Ne jamais cliquer sur un lien, ne jamais ouvrir une pièce jointe douteuse, ne jamais répondre. Toute interaction valide l’adresse comme « active » aux yeux des escrocs.
Il est impératif de signaler immédiatement les contenus frauduleux sur la plateforme officielle PHAROS, dédiée au signalement des contenus illicites en ligne.
En cas de préjudice avéré, la plainte peut être déposée sur THESEE, la plateforme gouvernementale dédiée aux escroqueries numériques. Un dépôt de plainte au commissariat ou à la gendarmerie reste également possible et recommandé.
Les victimes doivent agir vite : changer tous les mots de passe, prévenir leur banque, vérifier les accès aux comptes compromis, conserver les preuves (captures d’écran, messages, adresses). Chaque minute compte.
En Nouvelle-Calédonie comme ailleurs, la cybersécurité est désormais une affaire de responsabilité individuelle et collective. La Police nationale le rappelle sans relâche : la vigilance est la première ligne de défense. Face à la fraude numérique, il n’y a pas de place pour la naïveté ni pour la victimisation. Se protéger, c’est s’informer, vérifier et signaler.
















