Les fêtes de fin d’année riment avec joie, musique et rassemblements familiaux.
Mais derrière les décibels et l’euphorie collective, un danger silencieux menace l’audition des Calédoniens, petits et grands.
Le bruit festif, un risque sous-estimé en Nouvelle-Calédonie
En cette période de fêtes de fin d’année, le Syndicat des pharmaciens de Nouvelle-Calédonie tient à rappeler une réalité trop souvent ignorée : le bruit peut détruire l’audition de manière définitive.
Soirées privées, concerts, feux d’artifice, pétards et musique amplifiée s’enchaînent, parfois sans la moindre précaution.
Or, au-delà de 85 décibels (dB), l’oreille humaine commence à subir des dommages. Ces atteintes sont souvent invisibles sur le moment, mais irréversibles à long terme.
Une conversation normale se situe autour de 50 dB. Une tondeuse à gazon atteint déjà 90 dB. En concert ou en discothèque, le niveau sonore grimpe facilement à 102 dB, parfois bien davantage.
À partir de 80 dB, une exposition prolongée de plus de huit heures par jour met en danger les capacités auditives.
À 100 dB, seulement quinze minutes peuvent provoquer des lésions sévères de l’oreille interne.
À 120 dB, la douleur apparaît immédiatement et le risque de surdité irréversible devient réel.
Au-delà de 135 dB, le danger est immédiat, même lors d’une exposition très brève, avec un risque de traumatisme sonore aigu.
Les enfants et les publics fragiles en première ligne
Les pharmaciens calédoniens insistent particulièrement sur la vulnérabilité des enfants. Leur système auditif est encore en développement, ce qui les rend beaucoup plus sensibles aux agressions sonores.
Des troubles du sommeil, de l’irritabilité et de la fatigue peuvent apparaître rapidement après une exposition excessive au bruit.
Les femmes enceintes, notamment à partir du troisième trimestre, ainsi que les personnes épileptiques figurent également parmi les populations les plus à risque.
Contrairement à certains discours victimaires, la prévention repose avant tout sur la responsabilité individuelle et parentale, et non sur une hypothétique fatalité.
Les premiers signes d’alerte sont connus : sifflements, bourdonnements appelés acouphènes, baisse temporaire de l’audition ou hypersensibilité aux sons.
Si ces symptômes disparaissent parfois après quelques heures de repos auditif, ils peuvent aussi devenir permanents en cas de répétition des expositions.
Préserver son audition : des gestes simples et efficaces
Le Syndicat des pharmaciens rappelle que se protéger n’empêche pas de faire la fête. Il s’agit simplement de faire preuve de bon sens.
Lors de concerts ou de soirées musicales, il est conseillé de s’éloigner régulièrement des enceintes et de la scène afin d’offrir à ses oreilles de véritables pauses de silence.
Le port de bouchons d’oreille, disponibles en pharmacie, constitue une protection efficace lorsqu’ils sont utilisés correctement et en continu.
Quelques décibels en moins peuvent faire toute la différence, sans gâcher l’ambiance.
Pour l’écoute de musique au casque ou aux écouteurs, les règles sont claires : limiter le volume à la moitié du maximum de l’appareil, réduire la durée d’écoute sans interruption et privilégier le casque plutôt que les écouteurs intra-auriculaires.
S’endormir avec de la musique dans les oreilles est fortement déconseillé.
Enfin, les parents doivent veiller à éloigner les enfants des sources sonores directes, notamment lors des feux d’artifice et des soirées amplifiées.
Quand consulter et agir sans attendre
Dès les premiers signes de fatigue auditive, une pause auditive stricte s’impose. Dans la majorité des cas, les symptômes disparaissent en quelques heures si l’oreille est mise au repos.
En revanche, si des acouphènes persistent au-delà de vingt-quatre heures, une consultation rapide est indispensable afin de limiter le risque de lésions définitives.
En cas d’exposition à un son très puissant et brutal, comme un larsen ou une explosion à proximité immédiate, il s’agit d’une urgence médicale. Un traitement précoce peut augmenter significativement les chances de récupération.
À l’heure où la Nouvelle-Calédonie valorise la responsabilité, la prévention et le respect des plus fragiles, protéger son audition pendant les fêtes relève du bon sens.
Profiter de la musique, oui. Sacrifier son capital auditif, non.

















