Deux générations, un même verdict.
La popularité ne se décrète pas, elle se gagne dans la durée.
Jean-Jacques Goldman, l’intouchable : la France fidèle à ses repères
Depuis 1988, le baromètre Ifop pour TF1-LCI mesure une chose simple : l’attachement réel des Français, loin des bulles médiatiques et des indignations fabriquées.
Et en 2025, le verdict est sans appel : Jean-Jacques Goldman reste numéro un, avec 43,7 % de citations, confirmant une domination culturelle presque irréelle à l’ère des réseaux sociaux.
Derrière lui, Florent Pagny (30,1 %) et Francis Cabrel (27,9 %) complètent un podium qui dit beaucoup de la France profonde : talent, discrétion, constance.
Aucune provocation, aucun militantisme tapageur. Juste des carrières construites sur la durée.
Le reste du Top 10 reste solide, avec Omar Sy, Zinedine Zidane, Sophie Marceau, Mylène Farmer et Thomas Pesquet.
Des figures respectées, rarement hystérisées, à l’opposé de la culture de l’éphémère.
Jeunes générations : succès numérique, pas endoctrinement
Chez les 15-24 ans, le classement évolue sans surprise mais sans rupture.
Hugo Travers, alias Hugo Décrypte, arrive en tête avec 44,6 %, suivi d’Aya Nakamura (44,5 %) et de Pierre Niney (36,7 %).
Contrairement au discours alarmiste, ce classement ne traduit pas une radicalisation idéologique de la jeunesse, mais une logique de visibilité.
Les jeunes citent ceux qu’ils voient, écoutent et consomment. Pas ceux qui leur font la morale.
Fait notable : aucune figure politique ne s’impose chez les jeunes, malgré une surexposition médiatique permanente.
Un rappel utile pour ceux qui confondent agitation sur X et adhésion populaire.
Politique : le RN seul à exister dans un paysage déserté
C’est l’enseignement le plus brut de ce classement. La politique n’intéresse plus, ou plutôt elle n’inspire plus confiance.
Sur les 50 personnalités préférées des Français, seules deux figures politiques apparaissent.
Jordan Bardella se classe 12e, avec un score écrasant chez les sympathisants RN (62,2 %). Marine Le Pen arrive 23e, en recul mais toujours présente.
Aucun ministre. Aucun président en exercice. Aucun chef de parti traditionnel.
Il faut descendre au-delà du Top 50 pour trouver Nicolas Sarkozy (53e) ou Jean-Luc Mélenchon (56e).
Malgré une année 2025 compliquée pour le Rassemblement national, entre stratégie parlementaire contestée, condamnation judiciaire de Marine Le Pen et flottements budgétaires, le duo Bardella-Le Pen tient.
Sans victoire électorale majeure, sans gouvernement, sans relais institutionnel.
Pendant ce temps, les autres partis ont disparu du radar affectif des Français.
Pas rejetés. Ignorés.
Artistes et sportifs : fin de l’effet JO, retour à la réalité
Le classement 2025 marque aussi la fin de l’illusion olympique. Teddy Riner glisse du podium à la 9e place.
Léon Marchand chute de la 5e à la 14e.
Plus spectaculaire encore, Antoine Dupont perd 19 places après sa grave blessure de mars 2025.
La popularité sportive reste cruelle et conditionnée à la présence médiatique.
Même logique chez les figures culinaires. Cyril Lignac recule fortement, tandis que Philippe Etchebest progresse, incarnant une figure d’autorité et de mérite, très appréciée du public.
Certaines sorties sont définitives : Stéphane Bern et Josiane Balasko quittent le classement.
Renaud résiste, à la 37e place, porté par l’annonce d’un nouvel album.
Ce Top 50 n’est pas un concours de vertu. C’est un miroir froid de la société française.
Les Français plébiscitent la constance, la discrétion, le talent, le travail. Ils se détournent des postures, des indignations permanentes et des figures politiques interchangeables.
La culture rassemble encore. Le sport inspire quand il gagne. La politique, elle, ne survit plus que par exception.
Dans une France lassée des leçons et des récits victimaires, le classement Ifop 2025 rappelle une vérité simple : la popularité durable se mérite, elle ne s’impose pas.



















