LA FRANCE FACE AU RÉEL (1/7). L’année écoulée a confirmé l’installation durable d’une tension de la société, que le pouvoir continue de contourner plus qu’il ne l’affronte. Face à des Français lucides, 2026 s’annonce comme une année de vérité où l’ambiguïté et les demi-mesures ne seront plus permises.

Il n’y a pas eu de grand soir en 2025. Seulement une accumulation de scènes familières, presque routinières, qui, mises bout à bout, racontent bien plus qu’une crise passagère. Une violence devenue décor. Une autorité qui recule à pas feutrés. Des institutions qui tiennent encore, mais sous perfusion. Et ce sentiment diffus, largement partagé, que le pays n’avance plus. L’année se referme sur des colères sourdes, des exaspérations contenues, une fatigue collective.
Elle s’achève par l’abattage de troupeaux ; une autre s’ouvre par l’examen, au Sénat, d’un texte sur l’euthanasie. Comme un symbole, presque trop parfait. « Nous sommes entrés dans la société de la mort administrée », observe Philippe de Villiers dans le JDNews, décrivant un pays à sauver d’urgence. Un pays prompt à commenter, moins pressé d’agir. Un pays qui parle beaucoup et décide peu.
2026, une année de choix
Car 2025 n’a rien révélé de neuf. Elle a confirmé ce que trop de dirigeants préféraient encore contourner. L’insécurité n’est plus un thème de débat : elle est une expérience quotidienne pour une part croissante des Français. L’immigration agit désormais comme une force de transformation profonde de la population. Quant à la conscience nationale, elle semble s’être dissoute dans la prudence permanente et les formules creuses. Face à ce réel obstiné, un paradoxe s’est imposé.
Le constat est simple : le réel s’est imposé
Les Français, eux, voient clair. Ils nomment les problèmes. Ils hiérarchisent les urgences. Ils savent ce qui dysfonctionne et ce qui menace. Le pouvoir politique, à l’inverse, temporise, arrondit les angles, ajuste à la marge. Faute de majorité claire, faute de ligne assumée, l’Assemblée est devenue le reflet fidèle d’un pays écartelé, tandis que l’exécutif peine à imprimer une direction lisible. Jamais l’écart entre le vécu et le discours n’a été aussi béant.
C’est dans ce paysage que s’ouvre 2026. Non comme une année de promesses – elles n’engagent plus grand monde – mais comme une année de choix. Choisir de rétablir l’autorité de l’État ou d’en accepter l’effacement progressif. Choisir de maîtriser les flux migratoires ou d’en gérer indéfiniment les conséquences. Choisir, aussi, de reconstruire l’école ou de poursuivre sa lente érosion. Choisir, enfin, une parole politique claire dans un monde redevenu brutal. Le constat est simple : le réel s’est imposé. Sécurité, immigration, identité, vie politique, place de la France dans le monde, avenir de l’audiovisuel public. Regarder la France telle qu’elle est devenue, et non telle que l’on aimerait qu’elle soit : c’est le choix du Journal du Dimanche en ouvrant ce dossier. À l’aube de 2026, l’heure est venue de regarder le réel en face – et d’en assumer les conséquences.
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