La période des fêtes est toujours un moment de relâchement collectif.
Mais sur les routes de Nouvelle-Calédonie, l’alcool ne prend jamais de vacances.
Un verre est un verre : la science tranche, les excuses tombent
La gendarmerie de Nouvelle-Calédonie a profité de la période des fêtes pour rappeler une réalité simple, mais encore trop contestée dans le débat public : toutes les consommations d’alcool n’ont pas la même apparence, mais elles ont exactement le même effet sur l’organisme.
Qu’il s’agisse de 25 cl de bière à 5°, de 10 cl de vin à 12° ou de 2,5 cl de whisky à 40°, chaque verre contient 10 grammes d’alcool pur.
Ce constat n’est ni moral ni politique. Il est scientifique.
Pour le cerveau, les réflexes et la capacité de jugement, il n’existe aucune hiérarchie entre un « petit » verre et un alcool fort. Le corps ne négocie pas avec les habitudes culturelles ni avec les croyances populaires.
Les recommandations sanitaires sont claires : pas plus de deux verres standards par jour, et pas tous les jours.
Mais dès lors qu’il est question de conduite, le seuil acceptable tombe immédiatement à zéro. Aucun calcul personnel, aucune tolérance supposée, aucune expérience passée ne change cette règle.
Alcool et conduite : la loi ne laisse aucune zone grise
Contrairement à une idée encore répandue, la loi ne sanctionne pas seulement l’ivresse manifeste, mais bien la conduite sous l’effet de l’alcool, dès les premiers seuils mesurables.
En Nouvelle-Calédonie, la réglementation est parfaitement définie.
La conduite sous alcool est sanctionnée à partir de 0,2 g/L de sang pour les conducteurs de véhicules de transport en commun, et à partir de 0,5 g/L de sang pour les autres catégories de véhicules.
Ces seuils ne sont pas symboliques : ils correspondent à un affaiblissement réel des capacités de conduite.
Entre 0,50 et 0,79 g/L de sang, l’infraction constitue une contravention, assortie d’une amende de 15 000 francs CFP.
Ce stade, souvent présenté comme « limite », est déjà celui de la sanction pénale.
À partir de 0,80 g/L de sang, on change totalement de registre : il s’agit d’un délit.
La conséquence est immédiate : suspension administrative du permis de conduire, sans discussion possible.
S’y ajoutent une convocation devant le tribunal et des sanctions lourdes :
amende pouvant aller jusqu’à 545 455 francs CFP, suspension ou annulation du permis, et peine de prison selon les circonstances.
Et à partir de 1 g/L d’alcool dans le sang, aucun permis blanc n’est possible. La tolérance disparaît totalement.
Des chiffres accablants qui mettent fin au déni
Les rappels de la gendarmerie ne s’appuient pas sur des impressions, mais sur des données officielles.
Selon les chiffres arrêtés au 23 décembre 2025 par la Direction des Infrastructures, de la Topographie et des Transports Terrestres, l’alcool est un facteur déclenchant ou aggravant dans 73,9 % des accidents mortels sur le territoire en 2025.
Ce chiffre, massif, ne laisse aucune place à l’angélisme.
Il démontre que la majorité des drames routiers ne relèvent ni du hasard ni d’un supposé manque d’infrastructures, mais de décisions individuelles prises en toute connaissance de cause.
Sur un territoire insulaire, aux routes parfois étroites, mal éclairées ou sinueuses, le moindre retard de réaction peut tuer.
L’alcool, même à faible dose, augmente les distances de freinage, diminue la vigilance et altère la perception du danger.
La prévention routière n’est donc ni une posture morale ni une punition collective. Elle repose sur une évidence : la liberté de consommer s’arrête là où commence la mise en danger d’autrui.
Désigner un conducteur sobre, utiliser un taxi, rester sur place ou différer un déplacement sont des choix simples.
Ils évitent des drames irréversibles, des familles brisées et des vies détruites pour toujours.
En cette période de fêtes, le message de la gendarmerie est limpide : trinquer n’est pas un problème, conduire après avoir bu en est un.
Parce qu’en Nouvelle-Calédonie, la loi est claire, les chiffres sont connus et les conséquences sont réelles.

















