Quand certains territoires se contentent de discours abstraits, le Nord calédonien agit sur le terrain.
À Pindaï, la protection de l’environnement passe par des résultats concrets, mesurables et assumés.
8 000 plants mis en terre à Pindaï : l’écologie par l’action concrète
En 2025, 8 000 plants d’espèces de forêt sèche ont été mis en terre sur la presqu’île de Pindaï, en province Nord. Une opération de restauration écologique d’ampleur, menée sans tapage idéologique, mais avec méthode, rigueur et résultats mesurables.
Le chantier a été coordonné par l’ANCB sur une zone mise en défens, protégée par une clôture anti-cerfs afin d’empêcher toute dégradation future. Le site, géré par la province Nord, a bénéficié du soutien financier de l’État via le Fonds Vert, de l’Office français de la biodiversité et de la Fondation de France.
Deux prestataires locaux ont été mobilisés, chacun responsable de 4 000 plants : la pépinière SOREVAS à Pouembout et Nautilus Espaces Verts à Koumac, en lien étroit avec l’association Pi Wian Maa Pari de la tribu d’Ouaté. Un modèle de coopération territoriale, associant institutions, acteurs économiques et monde coutumier, loin des postures idéologiques stériles.
Au total, 29 espèces différentes, dont plusieurs rares et menacées, ont été plantées sur près de 7 hectares, avec un objectif clair : restaurer durablement un écosystème en danger.
La forêt sèche calédonienne : un patrimoine menacé à défendre sans idéologie
En Nouvelle-Calédonie, la forêt sèche ou forêt sclérophylle est l’écosystème forestier le plus menacé de disparition. Fragmentée, morcelée, souvent ignorée, elle ne représente plus qu’environ 3 % de sa surface originelle, soit 17 855 hectares disséminés sur la côte Ouest et le Nord de la Grande Terre.
Contrairement aux formations végétales dégradées, comme les savanes à niaoulis ou les fourrés à gaïacs, la forêt sèche se distingue par une biodiversité élevée. Elle abrite près de 876 espèces végétales, dont 60 % sont endémiques, ainsi qu’une faune discrète mais essentielle à l’équilibre écologique.
Cet écosystème joue un rôle stratégique de zone de transition entre les forêts littorales et les forêts humides de la chaîne centrale. Il protège les sols, régule l’eau, accueille insectes, reptiles, oiseaux et mollusques, et constitue un rempart naturel contre la désertification.
La presqu’île de Pindaï est un site prioritaire de conservation. Elle abrite la deuxième plus grande forêt sèche du pays sur terrain public, avec de nombreuses espèces micro-endémiques qui ne survivent nulle part ailleurs. Préserver ce patrimoine n’est pas une option morale abstraite : c’est une nécessité territoriale.
Une restauration forestière encadrée, suivie et assumée dans la durée
Contrairement aux opérations symboliques sans lendemain, les plantations de Pindaï ont été réalisées selon des protocoles stricts garantissant leur survie. Les plants ont été mis en terre sous ombrage, avec des amendements adaptés (compost, hydrorétenteur), du paillage et des arrosages réguliers.
Les travaux ont débuté en février 2025 et se sont achevés en mai, avec des réceptions de chantier organisées en juin. Chaque prestataire s’est engagé contractuellement à assurer le suivi des plantations, notamment en mesurant le taux de survie des plants dans le temps.
Depuis 2016, 40 790 plants ont déjà été mis en terre sur le site de Pindaï, couvrant 33 hectares restaurés. Une trajectoire claire, cohérente et cumulative, loin des effets d’annonce ponctuels.
Cette politique de terrain démontre qu’une écologie de responsabilité, compatible avec l’autorité publique, le respect du foncier et l’action locale, est non seulement possible, mais efficace. Ici, pas de discours culpabilisants ni de décroissance fantasmée : seulement des faits, des chiffres et des résultats.


















