La participation citoyenne ne doit pas être une illusion. La Cour des comptes rouvre son dispositif : aux Français d’imposer leurs priorités.
Une campagne citoyenne au service du contrôle de l’argent public
Pour la quatrième année consécutive, la Cour des comptes et les chambres régionales des comptes lancent leur campagne de participation citoyenne. Du 1ᵉʳ au 30 septembre 2025, les Français pourront déposer leurs propositions d’enquête sur une plateforme dédiée. L’objectif est clair : pointer les gaspillages, exiger la transparence et rappeler que l’argent public appartient avant tout aux contribuables.
En 2024, plus de 900 propositions avaient été déposées et soutenues par 18 000 citoyens. Certaines ont débouché sur des enquêtes concrètes, portant sur des sujets aussi variés que la taxe sur les transactions financières, le coût des véhicules électriques ou encore la politique d’inclusion. Des thèmes qui montrent combien les Français veulent savoir où passe leur argent.
L’agenda est simple : en septembre, la consultation ; à l’automne, l’analyse et la sélection ; dès janvier, l’annonce des enquêtes retenues ; puis tout au long de 2026, la réalisation de contrôles ciblés par des magistrats financiers indépendants.
Quand les citoyens inspirent les magistrats financiers
Depuis le lancement de ce dispositif en 2022, plus de 50 propositions citoyennes ont intégré les programmes de travail des juridictions financières. Loin d’être symbolique, cette consultation a déjà donné lieu à des rapports majeurs : sur la fraude fiscale des particuliers, les fédérations de chasseurs, l’égalité femmes-hommes ou encore la fraude aux retraites versées à l’étranger.
Ces enquêtes prouvent que les préoccupations des citoyens rejoignent celles de l’intérêt général. Quand les Français dénoncent les abus, la Cour les transforme en investigations officielles. Dans un pays où la dépense publique atteint des sommets, cette transparence devient indispensable.
L’initiative rappelle aussi que la gestion publique n’appartient pas aux seuls technocrates. Elle doit être scrutée, discutée et, si nécessaire, dénoncée. Les comptes publics ne sont pas une chasse gardée : ils constituent le patrimoine collectif de la Nation.
Un outil démocratique à renforcer
Cette campagne est une arme à double tranchant : elle donne aux citoyens un pouvoir de proposition, mais elle met aussi en lumière la responsabilité de l’État. Dans un contexte de dette colossale et de déficits répétés, la moindre dépense doit être justifiée. Les Français, déjà fortement imposés, veulent que chaque euro soit utilisé à bon escient.
À droite, on le martèle : la rigueur budgétaire n’est pas une option, c’est une condition de souveraineté. Cette campagne citoyenne va dans ce sens, en permettant de traquer le gaspillage et de rappeler aux gestionnaires publics leurs devoirs. Mais il faudra aller plus loin : donner plus de poids aux propositions retenues, exiger des suites concrètes et sanctionner les manquements.
Car une consultation sans effet réel ne serait qu’un écran de fumée. Ce que demandent les Français, ce n’est pas de cocher des cases, mais de voir enfin un État exemplaire, qui gère avec sérieux l’argent du peuple.