Un fléau ravage nos forêts chaque année. La province Sud entend frapper fort et montrer qu’anticiper vaut mieux que subir. Face au danger des flammes, la mobilisation collective devient un devoir vital.
Prévenir plutôt que réparer
Chaque saison, des milliers d’hectares de forêts disparaissent en Nouvelle-Calédonie, détruisant une biodiversité unique. Les incendies sont presque tous d’origine humaine : un écobuage mal maîtrisé, un mégot jeté ou un barbecue mal éteint suffisent à embraser des massifs entiers. Pour répondre à cette menace, la province Sud a choisi la voie de l’anticipation. Sa Brigade provinciale forestière, composée d’agents volontaires, assure des missions de surveillance, de sensibilisation et d’appui aux pompiers. Philippe Blaise, premier vice-président de la province, a rappelé que coopérer et anticiper sont les seuls moyens de sauver les forêts.
Une coordination renforcée avec la sécurité civile
Le Commandant Gwenval Cambon de la DSCGR a salué le rôle majeur de la province Sud comme partenaire incontournable de la sécurité civile. En effet, lutter contre les feux exige une coopération totale : collectivités, pompiers, associations et opérateurs privés. Des aménagements sont programmés pour améliorer les pistes forestières, sécuriser l’accès aux points d’eau et faciliter les interventions des hélicoptères bombardiers d’eau. L’objectif est de détecter plus tôt, d’agir plus vite et d’éviter les catastrophes écologiques. Le constat est sans appel : les feux de forêt nuisent quarante fois plus à la biodiversité calédonienne que l’activité minière.
La loi, dernier rempart contre les irresponsables
Au-delà de la prévention et de la sensibilisation, la répression s’impose. Le code pénal prévoit jusqu’à 10 ans de prison et 17,9 millions FCFP d’amende pour un incendie volontaire, et 15 ans si l’environnement est irrémédiablement détruit. Chaque mise à feu illégale est désormais surveillée : chaque imprudence sera sanctionnée. La province a instauré des Plans de Protection des Forêts contre les Feux (PPFF) sur les massifs sensibles, pour encadrer les usages et renforcer les contrôles. Car derrière chaque hectare brûlé, ce sont des espèces endémiques, des ressources en eau et un patrimoine naturel qui disparaissent.
Les incendies de 2005 dans la vallée de la Coulée, de 2013 à Yaté ou de 2018 près du Bois du Sud rappellent l’ampleur du désastre. Face à ce fléau, seule une discipline collective et une autorité ferme permettront de préserver nos forêts. La saison 2025 sera décisive : la province Sud veut démontrer qu’ici, le feu ne gagnera pas.