Un chantier colossal, un symbole militaire fort et une ouverture sur l’avenir. Les Forces armées en Nouvelle-Calédonie engagent la modernisation d’un site emblématique de Nouméa.
Un site emblématique appelé à renaître
Le mess des Artifices, construit en 1974, a tiré sa révérence. Jugé obsolète et inadapté aux besoins actuels des Forces armées en Nouvelle-Calédonie (FANC), il va céder la place à une infrastructure moderne, conçu pour répondre aux exigences opérationnelles et humaines d’une armée de haut niveau.
Le 16 septembre 2025, le coup d’envoi officiel du chantier a été donné par la dépose de l’ancre du cuirassé Missouri, un symbole chargé d’histoire. C’est sur ce navire que fut signée la capitulation japonaise en 1945, marquant la paix dans le Pacifique. La présence du COMSUP FANC, de la Direction d’infrastructure de la défense (DID) à Nouméa et des entreprises partenaires a rappelé combien ce projet dépasser la reconstruction d’un simple bâtiment : il s’agit de préserver l’ancrage militaire français dans la région, tout en rendant hommage à la mémoire collective.
Les travaux concernent la déconstruction totale du site existant et la reconstruction complète d’espaces modernes : une cuisine, des salles de restauration, des lieux de convivialité, mais aussi des pôles stratégiques tels qu’ATLAS et le CASOM, indispensables au bon fonctionnement des forces.
Un investissement militaire et économique majeur
Le marché a été remporté par le consortium SCB (groupe Vinci) – Arbé, chargé de la conception, de la construction, de l’aménagement et de la maintenance. Au-delà de l’aspect militaire, c’est toute l’économie locale qui bénéficie de ce projet : plusieurs entreprises calédoniennes sont mobilisées, preuve que les FANC jouent un rôle moteur dans l’économie locale, représentant près de 3 % du PIB du territoire.
Avec un budget de plus de 1,5 milliard F CFP, le chantier sera un vecteur d’emplois, de savoir-faire et de retombées directes pour le BTP calédonien. Le message est clair : l’armée française ne se contente pas d’assurer la sécurité du territoire, elle contribue activement à son dynamisme économique.
Vers une mise en service stratégique en 2027
La livraison du nouveau mess est prévue pour février-mars 2027, pour une mise en service avant le prochain exercice Croix du Sud, rendez-vous opérationnel majeur des forces armées françaises et alliées dans le Pacifique.
La dimension environnementale n’est pas oubliée : le tri et le recyclage des déchets font partie intégrante du chantier, pour en faire un modèle de responsabilité. Un signal fort, dans un territoire où environnement et activité militaire doivent avancer de concert
La reconstruction du mess des Artifices illustre donc parfaitement la stratégie française : moderniser ses infrastructures, soutenir ses forces, mais aussi affirmer sa présence dans le Pacifique dans un contexte géopolitique tendu. L’armée française, pilier de la stabilité régionale, rappelle ici qu’elle n’est pas seulement une force de protection, mais aussi un acteur économique et social incontournable en Nouvelle-Calédonie.
Crédit photo : Forces Armées en Nouvelle-Calédonie