Des flammes qui surgissent au cœur des foyers et des familles bouleversées en quelques minutes.
Face à ces drames, la Gendarmerie rappelle une vérité simple : la majorité des incendies domestiques sont évitables.
Un fléau trop souvent sous-estimé
Ces derniers jours, plusieurs incendies d’habitation ont touché le Mont-Dore, Païta et Dumbéa. Les images de maisons calcinées et de familles évacuées restent gravées dans les mémoires. Pourtant, les enquêtes menées par les autorités sont claires : dans la grande majorité des cas, l’origine est accidentelle.
Il ne s’agit pas d’actes criminels mais de gestes du quotidien mal maîtrisés ou d’installations électriques défectueuses. Un court-circuit, une multiprise surchargée, une cigarette mal éteint : autant de négligences qui peuvent se transformer en tragédie.
En octobre 2017, un drame a marqué les esprits : à Nouméa, un couple de nonagénaires est mort dans l’incendie de son appartement, surpris dans son sommeil. Là encore, l’hypothèse domestique avait été privilégiée. Une tragédie qui rappelle que personne n’est à l’abri.
La Gendarmerie le martèle : la prévention doit redevenir une priorité. Car la sécurité des foyers ne dépend pas d’un arsenal juridique toujours plus lourd, mais avant tout de la responsabilité individuelle et du bon sens.
La cuisine, premier théâtre du danger
Le premier lieu d’incendie reste la cuisine, véritable zone à risques. Une cuisson laissée sans surveillance, un plat oublié sur le feu, une friteuse en surchauffe… en quelques minutes, le feu se propage aux meubles et au plafond.
Les sapeurs-pompiers répètent la règle d’or : ne jamais quitter une pièce lorsqu’une plaque ou un four est en marche. Trop souvent, l’inattention coûte cher.
Les bougies et cigarettes sont également des déclencheurs fréquents. Une flamme qui continue de brûler dans une pièce inoccupée, un mégot mal écrasé… et le drame est enclenché. Dans un territoire où les habitations légères sont encore nombreuses, le risque de propagation est démultiplié.
Au-delà des habitudes, la technique entre aussi en jeu. Les installations électriques vieillissantes sont pointées du doigt. Des câbles usés, des rallonges bricolées ou des multiprises saturées représentent une bombe à retardement.
Des réflexes simples pour sauver des vies
Face à cette réalité, il existe pourtant des solutions accessibles à tous. Faire contrôler régulièrement son installation électrique par un professionnel, éviter les branchements hasardeux, ne jamais surcharger les multiprises, sécuriser les zones de cuisson : autant de gestes qui peuvent éviter le pire.
La prévention passe aussi par le civisme : ne jamais laisser un écobuage sans surveillance, respecter les règles locales et s’assurer que toute source de flamme est maîtrisée.
Un outil essentiel reste encore trop négligé : le détecteur de fumée. Peu coûteux et facile à installer, il peut sauver une famille entière en déclenchant l’alerte dès les premières fumées. Pourtant, trop de foyers calédoniens en sont encore dépourvus.
Si malgré toutes ces précautions, un feu venait à se déclarer, la règle est claire : ne jamais s’aventurer dans une zone enfumée. Les secours doivent être appelés immédiatement, au 18. En quelques minutes, les flammes peuvent rendre un logement inhabitable et mettre des vies en danger.
La prévention est un devoir civique, au même titre que le respect des lois. Une société solide repose sur des citoyens responsables, attentifs aux risques et soucieux de protéger leur famille.
La Gendarmerie, en rappelant ces évidences, ne cherche pas à culpabiliser mais à responsabiliser. Car derrière chaque drame évitable se cache une négligence que l’on aurait pu corriger.
En Nouvelle-Calédonie, où la solidarité est une valeur cardinale, il est urgent de redonner toute sa place à la prévention et au respect des règles élémentaires de sécurité. La vie d’une famille ne peut dépendre d’un geste oublié ou d’un câble électrique fatigué.
Les incendies domestiques ne sont pas une fatalité. Ils sont le reflet de comportements qu’il est possible de changer. À chacun d’assumer sa part de responsabilité pour protéger son foyer, ses proches et son territoire.