Jean-Marc Brécard, président de la French Tech Nouvelle-Calédonie, et Lionel Loubersac, fondateur du Cluster maritime ont présenté un partenariat inédit pour développer la Blue Tech, cette nouvelle filière qui marie innovation et préservation des océans. Au-delà de l’émotion de la dernière, c’est un cap stratégique pour l’avenir du pays qui a été mis en avant.
Un partenariat stratégique au service de l’océan
La rencontre entre la French Tech, vitrine de l’innovation entrepreneuriale, et le Cluster maritime, moteur des projets liés à la mer, marque un tournant.
L’objectif est clair : rapprocher les start-up innovantes et les acteurs maritimes
a rappelé Jean-Marc Brecard. Concrètement, il s’agit de transformer les idées en solutions concrètes : gestion des déchets marins, mobilité par la mer, aquaculture durable ou encore valorisation des scories de nickel.
Lionel Loubersac a souligné que
La Nouvelle-Calédonie possède un potentiel exceptionnel, mais trop méconnu
L’enjeu est donc autant économique qu’écologique : créer de la valeur locale tout en contribuant à la protection du lagon et à l’attractivité du territoire.
La Blue Tech, une filière en émergence
Derrière ce mot-clé se cache une réalité foisonnante. La Blue Tech, c’est l’innovation appliquée à la mer : robots sous-marins, cartographie des épaves polluantes, systèmes d’irrigation low tech, mais aussi services liés au transport maritime. Un recensement en cours a déjà identifié plus de 40 initiatives calédoniennes, preuve que l’écosystème existe.
Beaucoup d’acteurs découvrent eux-mêmes ce que font leurs voisins. Le catalogue que nous préparons permettra de les mettre en relation
a détaillé Lionel Loubersac. Cette démarche vise aussi à donner une visibilité internationale. Trop souvent éclipsée par la Polynésie ou l’image du nickel, la Calédonie dispose pourtant d’arguments solides pour attirer des financements européens et régionaux.
Une vision tournée vers le Pacifique et au-delà
Le partenariat ne s’arrête pas aux frontières du Caillou. L’idée est d’associer les territoires ultramarins et insulaires voisins, Polynésie, Wallis et Futuna, Fidji, Vanuatu, afin de bâtir un véritable réseau de solutions partagées.
Nous faisons face aux mêmes défis : montée des eaux, réchauffement, dépendance maritime
a insisté Jean-Marc Brecard. La French Tech apporte son réseau international, tandis que le Cluster maritime s’appuie sur ses relais ultramarins. Ensemble, ils veulent transformer la Nouvelle-Calédonie en pôle régional de la Blue Tech. Un projet ambitieux qui illustre cet « esprit pionnier calédonien » évoqué en conclusion d’émission.
En mettant en lumière le rapprochement entre la French Tech et le Cluster maritime, une Nouvelle-Calédonie capable d’innover pour son océan et d’en faire un levier de développement. Le défi sera désormais de transformer cette vision en projets concrets et financés. Aux acteurs locaux de saisir cette chance, et aux décideurs de comprendre que l’avenir du Caillou se joue autant dans ses profondeurs marines que sur ses terres.