Les Calédoniens croient l’alerte passée. Ils se trompent lourdement. Deux menaces sanitaires continuent de circuler : la coqueluche et la leptospirose.
La coqueluche, une maladie hautement contagieuse qui cible les plus fragiles
Le syndicat des pharmaciens de Nouvelle-Calédonie appelle à la responsabilité. Car si les médias ont cessé d’en parler, la réalité demeure : la coqueluche n’a pas disparu. Cette infection respiratoire, hautement contagieuse, peut frapper jusqu’à 17 personnes autour d’un seul malade. Les principales victimes ? Les nourrissons et les femmes enceintes.
Chez les bébés de moins de trois mois, l’hospitalisation est systématique. Pneumonies, convulsions et, dans les cas les plus graves, décès :
.La seule réponse efficace reste la vaccination. Les rappels à 25 ans, 45 ans et 65 ans sont indispensables, tout comme la vaccination des femmes enceintes entre la 20ᵉ et la 36ᵉ semaine de grossesse. L’entourage des nourrissons doit, lui aussi, être couvert, car une simple visite peut suffire à transmettre la bactérie.
Les pharmaciens insistent : port du masque en cas de toux persistante, lavage régulier des mains, et surtout éviction des collectivités en présence de symptômes. Ici, il ne s’agit pas de céder à la panique, mais de protéger les plus vulnérables par des gestes simples.
La leptospirose, un fléau rural aggravé par le manque de vigilance
En parallèle, la leptospirose connaît une recrudescence inquiétante. Avec 147 cas déclarés depuis le début de l’année 2025, cette infection transmise par les urines de rongeurs et présente dans les eaux stagnantes frappe durement la brousse calédonienne. Pêcheurs, agriculteurs, chasseurs, travailleurs des égouts ou habitants de zones infestées de rats : tous sont particulièrement exposés.
Les symptômes doivent alerter : fièvre supérieure à 39 °C, douleurs musculaires, maux de tête violents. Non traitée rapidement, la leptospirose attaque le foie, les reins, les poumons et peut être mortelle. Trop souvent, pourtant, le diagnostic est posé trop tard.
La prévention repose sur des mesures simples : éviter de marcher pieds nus dans les eaux boueuses, porter bottes et gants, protéger ses plaies, nettoyer son environnement et limiter l’accès des rongeurs aux denrées alimentaires. Les pharmaciens rappellent que la lutte contre la leptospirose ne dépend ni d’un décret parisien ni d’une subvention : elle commence dans chaque foyer, chaque champ, chaque rivière.
Prévenir plutôt que subir : une responsabilité collective
La Nouvelle-Calédonie fait face à un paradoxe. D’un côté, la population réclame une autonomie alimentaire et sanitaire. De l’autre, elle oublie parfois les règles élémentaires de prévention qui sauvent des vies. Les pharmaciens appellent à plus de discipline individuelle : vacciner ses enfants, protéger ses proches, consulter sans attendre.
Dans une société où certains préfèrent minimiser les risques sanitaires au nom du fatalisme, ce rappel sonne comme un avertissement. La coqueluche et la leptospirose ne sont pas des reliques du passé : elles frappent ici et maintenant.
Être responsable, c’est protéger sa famille et sa communauté. Les Calédoniens doivent l’entendre, car la santé publique n’est pas un luxe : c’est une exigence nationale et une priorité locale.