Des délégués indépendantistes ont pris la parole à l’ONU cette semaine, dans un climat d’opacité et d’ambiguïtés. Entre financement étranger, confusion d’étiquette et consignes de discrétion, la scène new-yorkaise laisse un malaise.
Des voyages financés par Bakou
Selon plusieurs sources concordantes, la délégation du FLNKS présente à New York pour la 4ᵉ Commission des Nations unies aurait bénéficié d’un financement intégral de l’Azerbaïdjan. Billets d’avion, hébergements, déplacements : tout aurait été pris en charge par le BIG (Baku Initiative Group), une organisation proche du pouvoir azéri, connue pour son activisme dans les dossiers de décolonisation.
Une aide pour le moins dérangeante, tant Bakou multiplie les offensives diplomatiques contre la France sur la scène internationale.
Ce n’est plus du soutien, c’est de l’instrumentalisation pure et simple,
souffle un observateur habitué des instances onusiennes.
Silence imposé et absence de transparence
Autre élément troublant : la consigne du silence. Les membres FLNKS auraient reçu des instructions claires, ne pas apparaître avec les représentants loyalistes, éviter toute photo publique, ne pas publier les interventions ni les échanges.
Tout a été verrouillé, on ne devait pas apparaître ensemble ni montrer ce qui se disait là-bas,
confie un témoin présent à New York.
Un contraste flagrant avec le discours local des indépendantistes, souvent prompt à réclamer “plus de transparence” dans les affaires publiques.
Pendant ce temps, les représentants de l’UNI-Palika, plus mesurés, auraient assuré une présence “constructive et claire”, saluée par plusieurs diplomates présents à la session.
Oriane Trolue et l’étiquette du flou
La confusion s’est accentuée lorsqu’Oriane Trolue, invitée à s’exprimer, l’a fait “au nom du FLNKS”, alors que son inscription officielle relevait du FOI (Femmes Océaniennes Insoumises).
Un mélange des genres qui en dit long sur la stratégie actuelle : multiplier les structures écrans pour peser symboliquement, quitte à brouiller les cartes.
“On ne sait plus qui parle, ni au nom de qui”, ironise un diplomate européen. “Quand le même discours passe d’une ONG féministe à une délégation politique, on perd toute crédibilité.”
Oriane Trolue est par ailleurs la compagne d’Arnaud Chollet-Léakava, leader du Mouvement des Océaniens Indépendantistes (MOI), condamné en novembre 2021 pour des menaces de mort diffusées sur les réseaux sociaux, une proximité qui illustre à quel point, entre le FOI, le MOI et le FLNKS, tout se joue désormais en famille.
Entre influence étrangère et perte de crédibilité
À force de naviguer entre étiquettes floues, financements opaques et double discours, le FLNKS risque de voir sa cause fragilisée à l’international.
Les observateurs ne s’y trompent pas : “Leur message s’efface derrière les jeux d’influence de Bakou.”
À New York, la 4ᵉ Commission aura sans doute offert une tribune, mais pas celle espérée : celle d’un mouvement indépendantiste désormais perçu comme instrumentalisé par des intérêts étrangers, loin, très loin, de l’idéal de souveraineté qu’il prétend défendre.