La première réunion plénière de la Mission interministérielle pour la Nouvelle-Calédonie s’est tenue ce mardi 14 octobre 2025 à la résidence du Haut-Commissariat de la République. Une étape cruciale, placée sous le signe de la méthode et du réalisme.
Pilotée par Claire Durrieu, cette mission vise à reconstruire un territoire fragilisé par des années de crise économique, de tensions politiques et de désordres institutionnels. L’État reprend la main, mais dans un esprit de concertation, en associant tous les acteurs calédoniens au chantier du redressement.
Une méthode claire pour une refondation durable
Après des mois de concertation, la méthode de pilotage a été validée : un système à plusieurs étages pour garantir à la fois la concertation et la décision.
Trois niveaux d’action structurent désormais la mission :
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Une commission plénière trimestrielle, rassemblant institutions, syndicats, patronat et chambres consulaires, chargée de fixer les grandes orientations ;
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Un comité de pilotage institutionnel mensuel, réunissant l’État, le gouvernement, le Congrès, les provinces et les maires, chargé des arbitrages politiques ;
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Des groupes de travail opérationnels, centrés sur les priorités : finances publiques, attractivité, diversification économique, nickel et énergie, cohésion sociale, et développement des terres coutumières.
Claire Durrieu a insisté sur une idée simple mais essentielle : « la méthode d’abord ». Autrement dit, pas de promesses irréalistes ni de slogans, mais un travail méthodique pour refonder les politiques publiques, rétablir les équilibres financiers et restaurer la confiance des Calédoniens.
Cette refondation passera par un pacte économique et financier partagé, destiné à stabiliser les comptes publics et à relancer l’investissement. Dans une île où la dépense publique a longtemps tenu lieu de modèle économique, la rigueur devient désormais le maître mot.
Des priorités concrètes pour relancer le territoire
Les premières urgences ont été identifiées : santé, cohésion sociale, logement, transports ; autant de domaines où les Calédoniens attendent des réponses immédiates.
Un état des lieux complet des finances publiques sera lancé avant 2026, accompagné d’un plan de relance centré sur les investissements structurants.
À moyen terme, l’objectif est de ramener la Nouvelle-Calédonie à l’équilibre budgétaire et de réduire sa dépendance à l’aide nationale, grâce à la diversification de son économie.
Le secteur du nickel, pilier historique mais instable, fera l’objet d’une stratégie repensée, intégrant les enjeux énergétiques et environnementaux.
À long terme, le chantier est plus vaste : bâtir un nouveau modèle de société, moderniser les institutions locales et favoriser le développement des terres coutumières dans une logique d’autonomie économique réelle, et non plus de dépendance financière.
Pour Alcide Ponga, la feuille de route est claire :
Installer une méthode, et faire en sorte que les décisions prises aujourd’hui perdurent demain.
Un message d’unité et de continuité, adressé à une classe politique souvent tentée par le court terme.
L’État réaffirme son engagement : « La Nouvelle-Calédonie est une priorité nationale »
Depuis Paris, Naïma Moutchou, nouvelle ministre des Outre-mer, a adressé un message vidéo aux participants :
La Nouvelle-Calédonie reste une priorité absolue du gouvernement. La reconstruction du territoire sera un test de la capacité de la République à protéger et à relancer ses Outre-mer.
Cette déclaration scelle le retour affirmé de l’État dans la conduite des affaires calédoniennes. Après des années de blocages et de tensions institutionnelles, la France assume à nouveau son rôle de pilote et de garant de la cohésion nationale.
La mission interministérielle n’est donc pas un simple exercice administratif, mais le socle d’une nouvelle ère politique et économique, où la responsabilité, la rigueur et la stabilité redeviennent des valeurs cardinales.
Paris fixe la méthode, Nouméa doit désormais la faire vivre.