Face à la montée de l’insécurité et à la défaillance de l’État, les maires montent en première ligne.
Les chiffres le prouvent : la sécurité du quotidien coûte de plus en plus cher, mais les communes refusent de baisser la garde.
La sécurité, priorité des communes françaises
L’Observatoire des finances et de la gestion publique locales (OFGL) vient de publier un chiffre qui en dit long sur l’état du pays : 2,28 milliards d’euros (273 600 000 000 francs CFP).
C’est le montant colossal des dépenses de fonctionnement des polices municipales en 2024. Une hausse de +5,7 % par rapport à 2023, après des bonds record de +9 % en 2022 et de +7,6 % l’année suivante. Autrement dit, la sécurité locale reste la priorité absolue des maires, malgré des finances souvent exsangues.
En sept ans, les dépenses des polices municipales ont explosé de +41 %, quand les autres services publics n’ont progressé que de +16 %. Preuve, s’il en fallait, que la sécurité du quotidien repose désormais sur les épaules des élus locaux, bien plus que sur celles de l’État central.
Les communes de 20 000 à 50 000 habitants sont en première ligne : ce sont elles qui ont le plus augmenté leurs budgets de sécurité.
Derrière chaque euro dépensé, 90 % vont aux effectifs : salaires, primes, heures de nuit, travail dominical.
Le nouveau régime indemnitaire de 2024 a d’ailleurs alourdi la facture, mais aussi permis de rendre la fonction plus attractive dans un contexte de forte pénurie de candidats.
Des villes qui investissent massivement dans leurs forces locales
Au-delà du fonctionnement, l’investissement des communes atteint des sommets.
Entre 2019 et 2024, les villes françaises ont consacré près de 190 millions d’euros par an (22,8 milliards de francs CFP) à l’équipement de leurs polices municipales.
Et pour la seule année 2024, 314 millions d’euros (37,6 milliards de francs CFP) ont été investis : un record absolu.
Les dépenses en bâtiments et en infrastructures représentent près de 40 % des investissements : nouveaux postes de commandement, hôtels de police municipale, systèmes de vidéoprotection, brigades cynophiles ou équestres.
Ce dynamisme traduit un choix politique clair : assurer la sécurité des Français, même quand l’État faiblit.
Dans 70 % des communes, les dépenses d’équipement sur le mandat actuel dépassent déjà celles du mandat précédent.
Les élus, qu’ils soient de droite ou du centre, ont compris que le citoyen attend des résultats, pas des discours.
Loin des polémiques parisiennes, la France des maires agit, équipe, protège.
L’armement, reflet d’une doctrine assumée
L’étude de l’OFGL apporte un éclairage inédit : 66 % des communes disposent désormais d’une police municipale armée d’armes létales, contre 59 % en 2021.
Les villes qui ont fait ce choix dépensent en moyenne 50,7 € (6 084 francs CFP) par habitant, contre 23 € (2 760 francs CFP) pour celles restées à un armement léger.
Ce n’est pas un caprice sécuritaire : c’est le prix du professionnalisme.
Selon l’Observatoire, les dépenses par agent augmentent de seulement 2,5 % entre une police non armée et une police équipée d’armes létales.
Autrement dit, le coût n’explose pas, mais l’efficacité, elle, grimpe.
L’armement est moins une question budgétaire qu’une question de doctrine : assumer la mission régalienne de protéger les Français, sans attendre que d’autres le fassent à sa place.
Les communes les plus volontaristes, souvent situées en Île-de-France et dans l’arc méditerranéen, ont fait de leur police municipale un outil stratégique : formation, équipement, coordination avec les forces nationales.
Résultat : un meilleur ancrage local, une présence accrue, une réactivité immédiate.
Les chiffres sont clairs : les maires ont pris la main sur la sécurité. Avec 2,28 milliards d’euros engagés, des effectifs en hausse, des polices mieux formées et mieux équipées, la sécurité de proximité n’est plus une option, c’est un devoir national décentralisé.
Face à une insécurité grandissante et à une police nationale débordée, les communes tiennent la ligne de front.
Les Français, eux, l’ont bien compris : la sécurité du quotidien commence à la porte de la mairie.