Deux visages, un même objectif : bloquer.
Le FLNKS hurle au « passage en force » de l’État, pendant que ses alliés de circonstance, les députés insoumis, paralysent l’Assemblée nationale avec 1 631 amendements sur un texte de trois articles. Le procédé n’a rien de démocratique : c’est une mise à mort du débat, un sabotage organisé pour empêcher tout vote sur le report des élections provinciales.
La démocratie, selon le FLNKS : parler quand ça l’arrange
Le Front de libération nationale kanak et socialiste affirme vouloir « le dialogue », mais il n’accepte ce dialogue qu’à condition d’en fixer seul les termes.
Dès qu’un compromis échappe à sa ligne, c’est l’État qui devient « colonial », le Parlement « illégitime », et la République « coupable ».
Cette rhétorique de l’indignation permanente, reprise mot pour mot par la gauche radicale française, transforme la discussion institutionnelle en champ de bataille idéologique.
À force de rejouer la partition du « peuple contre Paris », le FLNKS s’éloigne du terrain du réel : celui d’un pays à reconstruire, d’institutions à stabiliser, et d’une paix civile à préserver.
Les insoumis du Pacifique
Le parallèle est saisissant. À Paris, les députés LFI crient à la dictature parlementaire tout en étouffant les débats qu’ils prétendent défendre.
À Nouméa, le FLNKS dénonce la « manipulation macroniste » tout en soutenant ce même blocage. Même stratégie, même vocabulaire, même logique : crier au coup d’État pour masquer l’obstruction.
Et quand le communiqué du FLNKS met en garde contre un nouveau « mai 2024 », il faut entendre le message pour ce qu’il est : une menace à peine voilée.
Sous couvert de défense du peuple kanak, on justifie à l’avance la possibilité du désordre si la loi ne plaît pas.
Le vrai danger pour la Nouvelle-Calédonie
Le véritable passage en force, ce n’est pas celui d’un Parlement qui applique ses règles. C’est celui d’un mouvement politique qui, en alliance tacite avec les fossoyeurs insoumis, choisit le blocage pour exister. C’est le chantage à la peur, la politique du brasier : faire croire que la stabilité serait synonyme de trahison.
Mais la République n’a pas à s’excuser d’exister, ni à se plier aux cris des minorités les plus radicales. La Nouvelle-Calédonie mérite un avenir construit dans la clarté, pas sous la menace.
Et ceux qui prétendent défendre la démocratie devraient commencer par la respecter.