Ils ont 16 ans et déjà l’esprit d’entrepreneurs. À Nouméa, une dizaine de lycéens calédoniens ont bluffé Patrick Martin, le président du MEDEF France, venu saluer leur audace et leur sens des responsabilités.
Le « Parcours Entrepreneurs » : éveiller l’esprit d’initiative
Dans un monde où l’on parle souvent d’assistanat et de décrochage, certains jeunes préfèrent retrousser leurs manches. Depuis la Seconde, ces élèves du lycée Jules-Garnier suivent un « Parcours Entrepreneurs » : un dispositif ambitieux qui les forme sur trois ans à la création d’entreprise.
Objectif : apprendre à concevoir un projet, bâtir un business plan solide et comprendre les mécanismes économiques réels.
Le programme, soutenu par le vice-rectorat et l’association Entreprendre pour Apprendre France, agit comme une pépinière d’idées et de talents. Il permet aux élèves de passer de la théorie à la pratique, de la réflexion à l’action.
L’entreprise, ça peut être pour tout le monde, rappelle Julie Micheli, enseignante et animatrice du dispositif, convaincue que la jeunesse calédonienne peut devenir le moteur du développement économique local.
Ce « parcours incubateur » fait naître des vocations. Il prépare ces futurs bacheliers à rejoindre l’enseignement supérieur avec une véritable culture du risque et de la responsabilité, une façon concrète de « casser le plafond de verre » qui freine trop souvent l’ambition.
Patrick Martin séduit par la jeunesse calédonienne
Le mercredi 22 octobre, Patrick Martin, président du MEDEF France, a tenu à rencontrer ces jeunes entrepreneurs en herbe malgré un emploi du temps chargé. Il a écouté leurs projets avec attention et salué leur audace.
La jeunesse est une priorité, ici comme en France, a-t-il déclaré, ajoutant qu’il fallait « réalimenter le tissu entrepreneurial » pour bâtir l’avenir.
Les mini-entreprises présentées : Le Gîte de l’enfant kanak, Présence Flash, Voyage en Racine, Marawaï Transport et L’Épicerie du lycée, ont impressionné les invités par leur créativité et leur pertinence économique.
Derrière chaque concept, une vision claire : développer la Nouvelle-Calédonie par l’initiative locale plutôt que par la dépendance à l’État.
La présidente du MEDEF-NC et plusieurs chefs d’entreprise locaux ont eux aussi salué le professionnalisme des élèves. Pour eux, ce type de démarche est une bouffée d’oxygène dans un territoire qui a besoin de jeunes capables d’oser, de créer et d’entreprendre.
L’école du mérite et de la responsabilité
À l’heure où une partie de la jeunesse française semble désabusée, ces lycéens de Nouméa prouvent que le mérite, le travail et la discipline restent les clés de la réussite. Loin des discours victimaires, ils montrent qu’avec de la volonté, il est possible de transformer une idée en projet concret.
Leur prochain défi ? La caravane de l’entrepreneuriat, prévue du 3 au 14 novembre, qui les conduira dans plusieurs collèges et tribus, de Koumac à Yaté, pour partager leur expérience. Ces échanges sont bien plus qu’un exercice scolaire : ils incarnent l’espoir d’une jeunesse debout, qui refuse la fatalité et croit encore en la promesse républicaine.
Le vice-recteur, présent lors de la rencontre, a d’ailleurs confirmé son soutien institutionnel à ce programme pilote, qui pourrait être étendu à d’autres établissements du territoire, une initiative qui renoue avec une valeur trop souvent oubliée : former des citoyens responsables avant de former des consommateurs.
En encourageant la créativité, la rigueur et la liberté d’entreprendre, le lycée Jules-Garnier et ses partenaires démontrent que l’école républicaine peut encore élever, à condition de faire confiance aux jeunes et à leur potentiel.
Ces mini-entrepreneurs calédoniens rappellent que la grandeur de la France, y compris dans ses territoires d’outre-mer, repose sur la transmission du goût de l’effort et la fierté d’entreprendre.
Parce qu’ici, à Nouméa, la relève a déjà pris les commandes.















