Des indicateurs de santé qui virent au rouge et une jeunesse parfois livrée à elle-même : le pays n’a plus le luxe d’ignorer les addictions.
Dans ce contexte, le défi Novembre Sans Tabac revient comme un rappel salutaire : chacun peut reprendre le contrôle.
UNE BATAILLE DE VOLONTÉ : LE TABAC N’EST PAS UNE FATALITÉ
Chaque année, novembre offre une occasion unique de briser la dépendance. Ce n’est ni une obligation ni un slogan vide : c’est une démarche concrète, fondée sur un principe simple mais oublié à une époque de déresponsabilisation permanente : la liberté commence par la maîtrise de soi.
Tout le mois, chacun peut choisir de faire une pause ou d’engager un arrêt durable. Pour sa santé, pour son souffle, pour son portefeuille, mais aussi pour sa liberté individuelle, ce mot trop souvent galvaudé mais essentiel.
Des milliers de participants avancent ensemble, partagent leurs progrès et leurs difficultés. Le groupe Facebook “Novembre Sans Tabac” permet une entraide régulière, sans jugement, où l’on retrouve cette solidarité qui manque parfois dans le débat public.
Car malgré les discours fatalistes, personne n’est condamné au tabac. Certains arrêteront d’un coup, d’autres par étapes : peu importe, l’important est d’avancer. L’accompagnement aide, mais la décision initiale reste personnelle. Une vérité que la société hésite parfois à rappeler : sans volonté, rien ne change.
CHANGER SES HABITUDES : UNE DISCIPLINE QUI RAPPROCHE DE LA LIBERTÉ
Arrêter de fumer, c’est aussi retrouver de l’ordre dans son quotidien. Décider d’une date, se fixer des objectifs réalistes, réorganiser ses routines : ce sont des gestes simples, mais profondément structurants, presque civiques.
Trouver des activités de remplacement, éviter les situations à risque, informer son entourage : tout cela participe à une dynamique de reconquête. S’entourer des bonnes personnes, famille, amis, médecin, infirmière scolaire, psychologue, prêtre, pasteur, permet de consolider l’effort.
Les premiers jours révèlent souvent ce que le tabac avait pris en otage : le calme, la concentration, la maîtrise de soi. Stress, irritabilité, anxiété, prise de poids ponctuelle… Ces signes ne sont pas une faiblesse mais la preuve d’un corps qui se libère.
Le manque décroît, disparaît, et la vie retrouve sa cohérence. Encore faut-il tenir bon. C’est pour cela que l’accompagnement professionnel existe : entretiens motivationnels, soutien psychologique, techniques comportementales, et le cas échéant, traitements nicotiniques. Bonne nouvelle : deux substituts patchs et gommes sont désormais remboursés intégralement. Une mesure simple, efficace, qui renforce l’accès aux soins sans brader la responsabilité individuelle.
Les tentations ne manquent jamais. La rechute non plus. Mais elle n’est pas un échec : seulement une étape dans un processus qui demande persévérance et lucidité. Pour l’éviter, on identifie les moments critiques, on renforce ses motivations, on prépare des stratégies de repli : boire de l’eau, respirer profondément, écouter de la musique, s’occuper l’esprit. Bref, reprendre le contrôle.
UN ACCOMPAGNEMENT STRUCTURÉ : DECLIC POUR LES JEUNES, CHS POUR LES ADULTES
En Nouvelle-Calédonie, plusieurs dispositifs offrent un soutien précis et cohérent. Les moins de 25 ans peuvent se tourner vers DECLIC, une consultation spécialisée qui accueille les jeunes consommateurs de tabac, d’alcool, de cannabis ou d’autres produits psychoactifs. Un espace gratuit, anonyme, professionnel.
DECLIC propose :
– une écoute sans jugement ;
– des évaluations de consommation ;
– de l’information personnalisée ;
– un accompagnement vers la réduction des risques ;
– une orientation si nécessaire vers d’autres services spécialisés.
L’équipe, composée d’infirmiers et de psychologues, agit avec une expertise ciblée sur l’adolescence et les conduites addictives. C’est un lieu où l’on peut parler librement, sans tabous, loin des discours victimaires qui infantilisent les jeunes au lieu de les responsabiliser.
Adresse :
DECLIC
16 rue Galliéni – BP P4
98851 Nouméa Cedex
Tél. : 25 50 78
Pour les plus de 25 ans, le Centre de Soins en Addictologie du CHS, situé 1 rue Galliéni à Nouméa (Tél. : 24 01 66), assure un suivi sérieux et médicalisé, essentiel pour les sevrages plus complexes ou les dépendances anciennes.
Ces structures rappellent une réalité trop souvent étouffée : on ne lutte pas contre les addictions en s’en remettant uniquement aux pouvoirs publics, mais en combinant accompagnement, exigence personnelle et soutien de proximité.
Novembre Sans Tabac n’est pas une campagne creuse. C’est un mois pour reprendre son souffle, sa santé, sa dignité. Un mois pour rompre avec une dépendance qui coûte cher, affaiblit le pays, fragilise les jeunes et ronge les budgets familiaux.
Le tabac n’est pas une fatalité. La liberté, elle, se conquiert.
Et novembre est le moment idéal pour commencer.















