Deux heures de tension extrême autour des îles Senkaku. La Chine teste encore une fois la fermeté du Japon après son avertissement sur Taïwan.
Le retour des tensions autour des Senkaku
L’archipel inhabité des Senkaku, administré par le Japon mais revendiqué par la Chine et Taïwan, a de nouveau été le théâtre d’un incident majeur ce week-end.
Dimanche matin, quatre navires chinois armés ont pénétré dans les eaux territoriales japonaises, moins de dix jours après que la Première ministre Sanae Takaichi a averti que toute attaque chinoise contre Taïwan constituerait une menace existentielle pour Tokyo.
Les garde-côtes japonais ont indiqué que les bâtiments chinois – équipés de mitrailleuses montées – ont franchi la limite des 12 milles nautiques vers 10 h 15.
Un dispositif japonais renforcé a immédiatement été déployé pour bloquer leur progression et émettre des sommations par radio et panneaux électroniques.
Après deux heures de confrontation, les navires chinois ont fini par quitter la zone en direction du sud. Pékin a affirmé mener une « mission de protection des droits », ce que Tokyo réfute totalement, dénonçant une provocation stratégique délibérée.
La réponse ferme du gouvernement japonais
Lundi, le porte-parole Minoru Kihara a qualifié l’incursion de « violation du droit international » et d’acte inacceptable, annonçant une protestation officielle auprès de Pékin.
Cet épisode intervient dans un climat déjà électrique :
la Première ministre Takaichi avait affirmé que le Japon utiliserait la force en cas d’attaque chinoise contre Taïwan,
le consul général de Chine à Osaka, Xue Jian, avait répliqué avec une menace particulièrement crue avant de supprimer son message.
Tokyo a convoqué l’ambassadeur chinois Wu Jianghao, tandis que Pékin déposait sa propre plainte.
Pour les autorités japonaises, cette incursion s’inscrit dans un cycle de pression continue : 25 intrusions chinoises autour des Senkaku ont déjà été recensées cette année.
Taïwan au centre du bras de fer stratégique
L’ambassadeur américain George Glass a réaffirmé dimanche que l’alliance U.S.-Japon demeurait déterminée à garantir la stabilité du détroit de Taïwan.
Washington a dénoncé toute tentative de changer le statu quo par la force, une critique visant directement Pékin.
De son côté, Xi Jinping réitère sa volonté de réunifier Taïwan, « y compris par la force ».
Derrière ces confrontations navales, c’est l’équilibre stratégique du Pacifique qui vacille :
pression militaire chinoise croissante,
renforcement de la posture japonaise,
implication directe des États-Unis.
Chaque incursion dans les Senkaku teste la ligne rouge de Tokyo. Chaque réponse japonaise teste la patience de Pékin. Et au centre de ce triangle explosif, Taïwan apparaît plus que jamais comme le détonateur potentiel de la prochaine crise régionale.















