Le président de la République a dévoilé ce jeudi les contours d’un nouveau service militaire volontaire censé répondre aux besoins des armées, au moment où l’exécutif et l’état-major mettent en garde contre les menaces russes et les risques accrus de conflit.

Un « nouveau service national purement militaire » et volontaire sera mis en place dès l’été prochain, a déclaré Emmanuel Macron ce jeudi à Varces (Isère). « Le cœur sera les jeunes âgés de 18 et 19 ans », et concernera 3 000 personnes à l’été 2026 avant d’atteindre un objectif de 10 000 en 2030 et 50 000 par an en 2035, a précisé le chef de l’État, selon qui « notre jeunesse a soif d’engagement » et est « prête à se lever pour la patrie ».
Ce service d’une durée de dix mois se déroulera « exclusivement sur le territoire national ». Les volontaires seront rémunérés 800 euros par mois minimum, hébergés, nourris et équipés. Cet effort de défense sera financé par la loi de programmation militaire 2026-2030, avec un budget supplémentaire de plus de deux milliards d’euros dédié au service national. « C’est un effort important. Il est indispensable », estime Emmanuel Macron alors que l’exécutif multiplie les alertes ces derniers mois sur les risques de conflit.
« La peur n’évite jamais le danger »
Pas plus tard que mardi, le chef de l’État s’inquiétait sur RTL de la posture « beaucoup plus agressive » de la Russie, qui met « plus d’un tiers de son budget » dans sa défense, « produit des sous-marins, des missiles, des tanks et elle finance des armées chez les tiers pour les envoyer sur le front ukrainien ou, demain, pour nous menacer ». La semaine dernière, c’est le chef d’état-major des Armées qui s’est alarmé de la dégradation de la situation internationale. Selon Fabien Mandon, Vladimir Poutine se préparerait à une « confrontation en 2030 » avec plusieurs pays européens, dont des membres de l’Otan. Face à cette situation, le général estime que la France doit restaurer sa « force d’âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l’on est » et se préparer à « accepter de perdre ses enfants ».
« Dans ce monde incertain où la force prime sur le droit et la guerre se conjugue au présent, notre nation n’a le droit ni à la peur ni à la panique ni à l’impréparation ni à la division », a insisté Emmanuel Macron ce matin. Et de conclure : « La peur, au demeurant, n’évite jamais le danger. La seule façon de l’éviter, c’est de s’y préparer ».


















