Une nuit de cauchemar a frappé Tahiti : un glissement de terrain d’une violence exceptionnelle a englouti deux habitations. Le bilan humain est dramatique et le territoire tout entier est désormais plongé dans le deuil.
Une catastrophe déclenchée par des pluies hors normes
Le village d’Afaahiti, sur la presqu’île de Tahiti, a été frappé dans la nuit du 26 au 27 novembre par un glissement de terrain d’environ 30 mètres, survenu après plusieurs jours de précipitations intenses. Novembre marque l’entrée dans la saison humide : les cumuls dépassent déjà les 100 mm, un volume suffisant pour saturer les sols et fragiliser les versants.
Selon les premières analyses, le terrain était gorgé d’eau depuis plusieurs jours, au point que la cohésion du versant a cédé. Le pan de montagne s’est alors arraché d’un bloc, emportant une maison avant d’en heurter une deuxième. Une voisine évoque un vacarme « comme un train juste devant la maison », signe de la soudaineté du phénomène.
Le Haut-commissaire Alexandre Rochatte a confirmé que la topographie très escarpée du secteur, combinée à la météo, avait créé des conditions propices à un effondrement majeur. Le président Emmanuel Macron a exprimé son soutien aux familles endeuillées, rappelant que « sept vies ont déjà été perdues » tandis que d’autres personnes restaient encore recherchées.
Secours massifs et fouilles sous haute tension
Les recherches ont mobilisé un dispositif inédit : près de 200 intervenants réunissant la protection civile, la gendarmerie, les forces armées, les pompiers de nombreuses communes, le SAMU, ainsi que des entreprises de terrassement. Trois drones, un hélicoptère Dauphin, des chiens, un radar et une caméra endoscopique ont été déployés sur un terrain extrêmement instable.
Les secours ont dû interrompre les opérations à plusieurs reprises à cause de répliques du glissement. Une expertise géologique a confirmé la dangerosité persistante du versant, obligeant à avancer « très doucement » pour éviter d’alourdir la masse instable.
À 4 h 35, le dernier corps a été extrait des décombres, portant le bilan à huit morts, dont une fillette de trois ans. Des dizaines de maisons ont été évacuées et une cellule médico-psychologique a pris en charge habitants et voisins traumatisés. Le Pays a mobilisé 23 logements OPH pour reloger les familles.
Territoire en deuil et enquête pour comprendre l’effondrement
Les drapeaux des bâtiments publics ont été mis en berne et une minute de silence doit être observée. Une cérémonie œcuménique est en préparation afin d’honorer les victimes. Le choc est immense dans cette commune déjà touchée par des éboulements ces dernières semaines.
Le parquet a ouvert une enquête pour homicide involontaire afin de déterminer les causes exactes de l’effondrement. Les premières constatations indiquent que certaines habitations du secteur ont été édifiées il y a près de 40 ans, à une époque où les normes concernant les terrains à risque étaient bien moins strictes.
Pour les autorités, cette tragédie rappelle l’importance des règles d’urbanisme dans les zones exposées et la nécessité de renforcer la prévention face à des événements météorologiques de plus en plus intenses.



















