Sur la scène de Miss France 2026, Juliette Collet n’a pas seulement brillé par son charisme ou son élégance. La Miss Nouvelle-Calédonie, devenue 1ère dauphine, a surtout marqué les esprits par un discours d’une rare sincérité, à mille lieues des réponses formatées que l’on attribue souvent au concours. Portant sa voix comme un étendard, elle a livré un message lucide, parfois frontal, sur l’ère numérique, la pression du regard extérieur et le courage d’être soi-même.
Un message personnel, ancré dans l’époque
Interrogée sur la manière de rester authentique à l’ère des réseaux sociaux, Juliette Collet n’a pas esquivé. Elle a rappelé combien cette question touche particulièrement « toutes les jeunes femmes présentes sur scène », exposées à une comparaison permanente. Pour elle, la clé réside d’abord dans une liberté fondamentale : être fiers de nos différences. En citant ses camarades Sally et Hinaupoko Deveze, elle a montré que ce message n’était pas individuel, mais partagé par toute une génération de candidates conscientes des injonctions qui pèsent sur elles.
La dénonciation courageuse du jugement en ligne
Juliette a ensuite basculé vers un constat souvent passé sous silence : les réseaux sociaux sont « un champ libre à la critique ». Et devant un public national, elle a osé interpeller directement les téléspectateurs :
Je sais que vous êtes sur votre canapé à nous juger
Une phrase forte, presque dérangeante, qui a résonné dans la salle. En demandant de la bienveillance envers toutes les candidates, elle a rappelé la difficulté d’affronter la scène, les caméras et l’opinion publique à un âge où la confiance en soi reste fragile.
Un hommage à ses origines et à la pudeur calédonienne
L’un des moments les plus émouvants de son intervention reste son évocation de son île :
Je viens d’une île où nous sommes très pudiques
Pour Juliette, fouler la scène de Miss France n’était pas seulement une performance personnelle, mais la transgression d’un tabou culturel. Elle a dit sa fierté d’avoir « ouvert des portes » à d’autres jeunes femmes de Nouvelle-Calédonie, montrant que l’audace et l’ambition n’ont rien d’incompatible avec la pudeur ou la discrétion. Cette phrase a fait écho dans le cœur de nombreux Calédoniens, qui ont vu en elle une ambassadrice authentique du territoire.
L’appel final à l’authenticité : être soi, même quand c’est risqué
La conclusion de son discours a achevé de donner à sa prise de parole une dimension quasi manifeste. Sur les réseaux sociaux, a-t-elle expliqué, elle fait partie « des rares personnes de son île à se montrer telle qu’elle est », un choix assumé malgré les critiques. Et son dernier message, simple mais puissant, a scellé son identité de 1ère dauphine engagée :
Si un jour on vous a traité de bizarre, soyez le plus bizarre possible, car c’est votre force
Dans un concours souvent réduit à la conformité esthétique, cette phrase sonnait comme une rébellion douce, mais résolue.
En quelques minutes, Juliette Collet a rappelé que Miss France peut encore être une tribune — non pas pour la polémique, mais pour le courage d’exister pleinement. Son discours restera l’un des moments les plus commentés de l’édition 2026, à la fois pour sa franchise, son humanité et sa portée universelle. Plus qu’une 1ère dauphine, elle s’est imposée comme une voix : celle d’une génération qui refuse de se laisser dicter son image.


















