À Singapour, Maxime Grousset a fait chavirer la planète natation. Le sprinteur calédonien a non seulement conservé son titre mondial sur 100 m papillon, mais a aussi brisé le record d’Europe dans une course fulgurante.
Un record d’Europe fracassé et un doublé historique
Il a plané au-dessus du bassin, comme en apesanteur. Samedi 2 août, Maxime Grousset a inscrit son nom au panthéon de la natation européenne en signant un chrono époustouflant de 49″62 sur le 100 m papillon. Ce temps supersonique efface le précédent record d’Europe du Hongrois Kristof Milak (49″66), établi lors des JO de Tokyo.
Mieux encore, il propulse le Français au deuxième rang mondial de l’histoire, juste derrière l’Américain Caeleb Dressel.
Le Néo-Calédonien réalise le doublé 50–100 m papillon, un exploit rarissime, seulement accompli avant lui par Dressel en 2019.
Ce couronnement s’ajoute à un palmarès qui tutoie désormais les sommets : trois titres mondiaux individuels, dont deux en moins d’une semaine.
La performance n’a pas seulement sidéré les tribunes : elle réinstalle Maxime Grousset comme le dauphin légitime de Léon Marchand dans la hiérarchie tricolore.
Le retour triomphal d’un géant discret
Il avait quitté Paris 2024 sans médaille individuelle. Pour beaucoup, Maxime Grousset avait disparu des radars après ses Jeux olympiques décevants.
Mais ce week-end, dans la touffeur de Singapour, il est revenu en force. Le champion du monde 2023 du 100 m papillon a su reconquérir son titre avec panache, mû par une sérénité retrouvée et une explosivité intacte.
Dans les coulisses, il confie avoir ressenti un état de « flow » dès l’échauffement. Pas de stress, pas de retenue. Juste la rage de gagner et l’instinct du geste parfait.
Cette gestion millimétrée de ses efforts lui a permis de contenir le Suisse Noè Ponti (49″83) et le Canadien Ilya Kharun (50″07), pourtant sur ses talons.
Le Calédonien a su résister au finish avec une maîtrise de métronome, transformant la dernière longueur en démonstration.
Au-delà du chronomètre, c’est une histoire de transmission et de fidélité qui s’écrit. Après la course, Grousset est allé enlacer ses entraîneurs, Michel Chrétien et Mathieu Neuillet, deux figures majeures de son ascension.
Ces retrouvailles en bord de bassin sont aussi celles d’un sportif entier, loyal et reconnaissant, bien loin de l’image du sprinteur froid.
Le nouveau pilier de la natation française
Avec sept médailles mondiales individuelles, dont trois titres, Grousset rejoint Léon Marchand au sommet du palmarès national.
Il devance désormais des figures emblématiques comme Florent Manaudou, Yannick Agnel ou Laure Manaudou, et devient le premier Français à nager le 100 m papillon sous les 50 secondes.
Dans une équipe de France en pleine renaissance, Grousset incarne un équilibre rare : puissance brute, régularité au plus haut niveau, humilité et intelligence tactique.
Sa médaille de bronze décrochée en relais mixte 4×100 m nage libre, quelques minutes après son sacre, illustre cette polyvalence et cet esprit collectif qui en font un leader naturel.
La France de la natation tient désormais deux locomotives : Léon Marchand, maître des 4 nages, et Maxime Grousset, dominateur du papillon.
Le doublé singapourien de « Max » est une réponse éclatante aux doutes, aux critiques, aux silences post-olympiques.
Il est aussi une promesse, à un an des prochains grands rendez-vous internationaux.