Un week-end de pluie, une terre transformée en gadoue. Et pourtant, la Brousse a tenu bon, et signé un triomphe populaire.
Une fréquentation record malgré les critiques
Rien ne semblait gagné au départ. Vendredi matin, les allées de Téné s’ouvraient sous une pluie battante. La boue collait aux bottes, ralentissant les premiers visiteurs. Mais très vite, la dynamique s’est inversée. Près de 24 000 Calédoniens ont afflué sur trois jours, confirmant l’attachement intact à ce rendez-vous agricole majeur. L’édition 2025, la 47ᵉ du nom, restera dans les annales comme l’une des plus fréquentées.
Les organisateurs ont dû composer avec un contexte particulier. D’un côté, des polémiques autour de la sécurité avaient agité la préparation de la foire. De l’autre, certains craignaient une baisse de fréquentation. Mais c’est tout l’inverse qui s’est produit. Le pari a été gagné, et même au-delà : la Foire a encore une fois démontré sa capacité à fédérer la Brousse et le Grand Nouméa.
Le comité organisateur n’a pas ménagé ses efforts. Dès la nuit de samedi à dimanche, la commune de Bourail a travaillé sans relâche pour rendre les accès praticables. Routes, parkings, zones piétonnes : tout a été remis en état afin d’accueillir un public toujours plus nombreux. Ce professionnalisme et cette abnégation collective expliquent aussi le succès d’un événement où la logistique joue un rôle décisif.
Des animations spectaculaires, entre tradition et innovation
La Foire de Bourail, ce n’est pas seulement un salon agricole. C’est un véritable festival populaire où chaque jour réserve son lot de surprises. Le dimanche matin a marqué les esprits avec la plus grande brochette de cerf Rusa du monde, symbole d’un terroir fier de sa chasse et de sa gastronomie. Dans les allées, près de 600 stands offraient un panorama complet de la production calédonienne : élevage, artisanat, agriculture, pêche.
Car cette année, grande nouveauté : la filière pêche a fait son entrée. Un mariage inédit entre terre et mer, qui a donné une couleur particulière à l’édition 2025. Les visiteurs ont pu découvrir les savoir-faire des pêcheurs aux côtés des éleveurs, renforçant l’image d’une Nouvelle-Calédonie capable de valoriser toutes ses ressources.
Mais la Foire ne serait pas la Foire sans ses moments de frisson. Le rodéo, véritable sport national calédonien, a une fois de plus clôturé les festivités dans une ambiance électrique. Les tribunes combles, les applaudissements nourris, les chutes spectaculaires : tout y était. C’est ce mélange de tradition, de spectacle et de convivialité qui fait le charme unique de Bourail.
Une vitrine du terroir calédonien et des projets ambitieux
Au-delà des chiffres et des animations, la Foire de Bourail est avant tout une vitrine. Elle met en lumière le savoir-faire broussard, l’identité rurale et agricole du pays, et la fierté d’un terroir qui refuse d’être relégué au second plan. Cette 47ᵉ édition l’a confirmé : la Foire n’est pas un simple événement festif, mais un rendez-vous identitaire pour toute la Nouvelle-Calédonie.
Le succès 2025 ouvre déjà de nouvelles perspectives. Le comité organisateur a dévoilé une surprise : la préparation d’un Royal Calédonia Show prévu d’ici la fin de l’année. Une manière de prolonger la dynamique et de faire rayonner encore davantage la Brousse.
En refermant ses portes ce dimanche 17 août à 17 heures, la Foire de Bourail a une fois de plus prouvé qu’elle est bien plus qu’un rassemblement agricole. C’est un lieu de transmission, de fierté et de rassemblement. Malgré la pluie, malgré la boue et malgré les polémiques, l’événement sort renforcé. La Brousse a tenu son rang et donné rendez-vous pour les prochaines grandes étapes de la vie calédonienne.
Crédit photo : Délices de Viande, Upra Bovine NC, Ville de Bourail