On attendait le FBI, la CIA, les grandes manœuvres de l’ombre, l’ingénierie de manipulation des masses… et c’est finalement une simple imprimante d’hôtel qui a trahi l’équipe de communication du président des États-Unis. À Anchorage, en Alaska, huit pages ultra-confidentielles sur l’organisation du sommet Trump-Poutine ont été retrouvées, abandonnées dans le bac de sortie d’une machine de bureau.
Des détails sensibles laissés à la vue de tous
Selon le média américain NPR, ces documents fournissaient des informations autrement plus précieuses qu’un simple ordre du jour : lieux et horaires des réunions, numéros de téléphone directs de responsables américains et russes, phonétique des noms des membres de la délégation russe – avec un savoureux « M. le Président POO-tihn » – mais aussi le plan de table du déjeuner protocolaire. Autant d’éléments que tout service de renseignement aurait rêvé de récupérer.
Parmi les perles de ce programme oublié : la mention d’un cadeau prévu de Donald Trump à Vladimir Poutine, une « statue de bureau de l’aigle à tête blanche américain ». On y apprend aussi que la conférence de presse devait durer une heure… quand, dans la réalité, elle n’aura pas dépassé dix minutes.
La Maison-Blanche minimise
Face au scandale, la porte-parole adjointe Anna Kelly a tenté de désamorcer l’affaire, réduisant le tout à un « menu de déjeuner de plusieurs pages ». Une ligne de défense qui peine à convaincre, d’autant que ce n’est pas la première fois que la sécurité américaine s’illustre par sa légèreté. En mars dernier, des responsables avaient ainsi… ajouté par erreur un journaliste du magazine The Atlantic dans un groupe de discussion confidentiel portant sur des frappes militaires imminentes au Yémen.
L’image d’une Amérique vulnérable
Au-delà de l’anecdote, l’épisode renforce un sentiment récurrent : celui d’une grande puissance qui, à force de surjouer la maîtrise, se ridiculise sur les détails. Dans un monde où les États-Unis veulent incarner l’hyperpuissance, il n’est « pas très sérieux » d’oublier dans une imprimante d’hôtel le plan de table d’un déjeuner diplomatique avec le maître du Kremlin.
Une chose est certaine : à Anchorage, la CIA n’a pas été trahie par un agent double, mais par une bourde digne d’une série comique. Et l’image de l’Amérique sécuritaire en sort, une fois encore, écornée.