C’est un retour marqué par le symbole et l’expérience. Le général Gabriel Soubrier, 50 ans, vient de prendre officiellement le commandement supérieur des Forces armées en Nouvelle-Calédonie (FANC). Nommé début août, il a été accueilli lundi 18 août par la Présidente du Congrès, Veylma Falaeo, pour une première rencontre institutionnelle. Derrière cette visite protocolaire se dessine un enjeu stratégique : l’avenir militaire et sécuritaire du territoire, au cœur d’une zone indo-pacifique sous tension.
Un retour au pays vingt ans après
Le général Soubrier n’arrive pas en terre inconnue. Vingt ans plus tôt, il servait déjà sur le Caillou, en tant que chef de détachement à la base de Nandaï, à Bourail, au sein du RIMaP-NC. Un passage formateur qui lui donne aujourd’hui une légitimité particulière auprès des militaires stationnés sur place.
Âgé de 50 ans, originaire de la Manche, il prend la succession du général Yann Latil. À la tête de plus de 2 000 hommes et femmes en uniforme, il devra conjuguer héritage militaire et adaptation aux nouveaux enjeux stratégiques.
Une carrière tournée vers l’international
Le parcours de Gabriel Soubrier est marqué par les opérations extérieures. Des Balkans à l’Afrique, il a multiplié les terrains d’engagement, consolidant une expérience de commandement reconnue au sein de l’armée de Terre. Plus récemment, il a intégré le cabinet du ministre des Armées, une fonction qui l’a placé au cœur des décisions politiques et stratégiques de la défense nationale.
Son profil illustre une double compétence : le terrain et l’institution, deux atouts essentiels pour diriger les FANC dans un contexte géopolitique mouvant.
L’entretien avec Veylma Falaeo, Présidente du Congrès, a été plus qu’un simple échange protocolaire. Il s’agissait de rappeler la complémentarité des institutions : l’autorité militaire d’un côté, le pouvoir politique local de l’autre. Dans une Nouvelle-Calédonie encore marquée par les incertitudes institutionnelles, le rôle des forces armées reste central, tant pour la sécurité intérieure que pour la projection régionale.
La rencontre, qualifiée de « courtoisie institutionnelle », ouvre la voie à un dialogue régulier entre le commandement militaire et les autorités politiques du territoire.
Avec ce retour en Nouvelle-Calédonie, le général Gabriel Soubrier entame une mission où l’histoire personnelle croise les défis stratégiques. Vingt ans après son premier passage, il reprend les commandes dans un contexte géopolitique plus tendu et plus scruté. Sa rencontre avec la Présidente du Congrès symbolise cette articulation entre mémoire, continuité et responsabilité partagée. Reste désormais à voir quelle empreinte il laissera sur le paysage militaire et politique calédonien.