L’arrivée de Manuel Valls en Nouvelle-Calédonie a immédiatement pris un tour concret.
Dès son premier jour, le ministre a multiplié les rencontres, allant du personnel politique aux acteurs de la société civile.
Une visite ministérielle placée sous le signe de l’écoute
À peine arrivé, Manuel Valls et son équipe ont entamé un marathon de discussions. La cheffe de cabinet, Nathalie Fortis, a notamment reçu Florent Pellerin, président de l’association Citoyen Mondorien. Ce dernier a salué « l’écoute attentive » de la représentante de l’État, tout en soulignant l’appui constant du Haut-Commissariat et de la commissaire déléguée.
Au centre des échanges : le projet de pont destiné à désenclaver le sud du Mont-Dore, un serpent de mer depuis des décennies. Pour les habitants, il ne s’agit pas d’un caprice, mais d’une nécessité vitale.
Le viaduc du Mont-Dore, enjeu central et population en recul
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon le dernier recensement, la commune du Mont-Dore a perdu près de 8,3 % de sa population en seulement quelques années, passant de 27 620 habitants en 2019 à 25 303 aujourd’hui. Une hémorragie qui illustre le malaise local, accentué par la crise récurrente de Saint-Louis et les émeutes du 13 mai 2024.
Pour l’association Citoyen Mondorien, le viaduc est la seule solution durable pour désenclaver la commune et redonner confiance aux habitants. Florent Pellerin martèle :
Nous n’avons pas changé de position : ce projet reste prioritaire.
L’accord de Bougival : une prison prévue, mais pas de viaduc
Autre surprise relevée lors de l’entretien : le projet de viaduc ne figure pas dans l’accord de Bougival, signé le 12 juillet dernier. Ce texte prévoit pourtant des chantiers majeurs, notamment la construction d’une nouvelle prison. Pourtant, ces deux projets auraient le même coût : 60 milliards CFP.
Pourquoi un tel équipement structurant pour le pays a-t-il été oublié ?, s’interroge Florent Pellerin, qui dénonce un choix purement politique.
L’association entend bien poursuivre son combat pour que la question du viaduc ne soit pas évacuée des discussions futures. Car, pour les habitants du Mont-Dore, l’avenir de leur commune et de toute la partie sud du territoire en dépend.