Un accord historique contesté, une mémoire sélective des indépendantistes. À Paris comme à Nouméa, la vérité des signatures s’impose face aux mensonges.
Un calendrier serré et un comité de rédaction installé
Ce 21 août, le ministre des Outre-mer a installé officiellement le comité de rédaction chargé de finaliser le volet juridique de l’accord de Bougival. Devant les représentants calédoniens, il a dévoilé un calendrier serré, confirmant que le texte signé le 12 juillet sera décliné, dans les prochains mois, en une série d’étapes légales.
De Paris à Nouméa, Manuel Valls persiste et signe. L’ancien Premier ministre se présente comme un soldat de l’unité française, refusant de céder aux revirements successifs du FLNKS. Cet accord, fruit d’intenses négociations, devait marquer une sortie de crise. Mais depuis quelques semaines, une partie du front indépendantiste joue la carte du déni.
Des militants isolés, loin des foules d’hier
Il y a un an encore, chaque appel du FLNKS faisait descendre des milliers de militants dans les rues de Nouméa. Drapeaux kanak à la main, slogans scandés, la ferveur indépendantiste semblait intacte. En août 2025, la réalité est tout autre : une poignée d’irréductibles, souvent radicalisés, arpentent les trottoirs en criant « Non à Bougival ! ».
Cette base résiduelle vit au rythme des mots d’ordre d’anciens élus radicaux, incapables de reconnaître leur propre signature. Marie-Pierre Goeyetche, ex-élue de la province Sud, incarne cette ligne dure. Lors d’un meeting, elle a clamé sans détour :
Le FLNKS n’a pas signé l’accord de Bougival. Il faut que l’on soit clairs : on n’en parle plus. Une déclaration aussitôt démentie par les faits.
Les preuves indiscutables de la signature
Car, le 12 juillet dernier, à l’hôtel Hilton de Bougival, les caméras et les photos officielles ne mentent pas. On y distingue clairement plusieurs leaders indépendantistes, souriants, signant le document aux côtés de leurs homologues loyalistes. Roch Wamytan, Emmanuel Tjibaou, Aloisio Sako,Omeyra Naisseline et Mickaël Forrest ont tous apposé leur paraphe.
Plus encore, des témoins confirment la présence d’un président du FLNKS, non invité officiellement mais bel et bien présent dans les couloirs, lisant attentivement le texte avant de donner son accord tacite à ses représentants. Les poignées de main, les accolades et même un « check » entre deux députés néo-calédoniens, immortalisés par les photographes, suffisent à démontrer que le FLNKS était bien partie prenante de l’accord.
Comme le rappelait André Frossard :
La maladie la plus répandue chez les hommes politiques, c’est l’amnésie.
À Nouméa, cette formule prend tout son sens.