En Nouvelle-Calédonie, l’accès aux soins est devenu un sujet brûlant. Entre la pénurie de médecins, les départs en métropole et l’impossibilité pour certaines familles de parcourir des heures de route pour voir un spécialiste, la situation sanitaire inquiète. Sous l’impulsion de la province Sud, trois dispensaires vont désormais expérimenter la téléconsultation, un dispositif qui pourrait changer la donne.
Un pari technologique pour combler le désert médical
La présidente de la province Sud l’assure :
Nous devons utiliser tous les outils modernes pour garantir à chaque Calédonien un accès aux soins
L’idée est simple mais ambitieuse : équiper trois dispensaires de systèmes de téléconsultation permettant de relier les patients à un médecin à distance.
Ces dispensaires se trouvent dans des zones où trouver un praticien relève du défi quotidien. Avec cette innovation, un malade pourra consulter un généraliste mais aussi, demain, un spécialiste qui n’existe pas en Calédonie, par exemple un cardiologue ou un neurologue basé en France ou ailleurs dans le Pacifique.
Les limites d’un système de santé à bout de souffle
La décision s’inscrit dans un contexte tendu.
Il n’y a plus assez de médecins pour assurer la permanence dans certaines zones
rappelle un responsable de la santé. Les téléconsultations n’ont pas vocation à remplacer la médecine de proximité, mais à éviter que des patients soient privés de soins pendant des semaines.
Une ouverture vers la médecine spécialisée mondiale
L’un des atouts majeurs du dispositif réside dans la possibilité de consulter des spécialistes indisponibles localement. En cardiologie, cancérologie ou psychiatrie, les délais actuels peuvent atteindre plusieurs mois. La téléconsultation promet de réduire ces attentes.
Nous ne devons pas rester isolés du reste du monde
martèle un élu provincial, convaincu que la Calédonie doit se tourner vers des partenariats régionaux et internationaux pour soigner sa population.
En ce sens, la technologie ne serait pas seulement un pansement sur une plaie béante, mais un outil de mise en réseau, capable d’ouvrir l’archipel sur une médecine plus moderne et plus réactive.
L’expérimentation lancée par la province Sud marque un tournant. La téléconsultation ne résoudra pas tout, mais elle constitue un signal fort : la santé des Calédoniens doit passer avant les blocages administratifs et les querelles politiques. Reste à voir si l’essai sera transformé et élargi aux autres provinces.