Un ancien Premier ministre de retour sur le Caillou. À Nouméa, Manuel Valls reprend son bâton de pèlerin pour défendre l’accord de Bougival, signé le 12 juillet, mais déjà contesté par le FLNKS.
Un accord historique trahi par le FLNKS
Arrivé mardi soir à Nouméa, Manuel Valls a immédiatement rappelé le sens de l’accord de Bougival, signé le 12 juillet dernier. Cet accord devait constituer une sortie de crise politique après des années de tensions. Pourtant, à peine revenu de métropole, le FLNKS a renié sa signature. Le ministre des Outre-mer a dénoncé une « faute grave », rappelant que le député Emmanuel Tjibaou avait paraphé le texte en présence de Christian Tein, avant de céder à la pression des ultras indépendantistes. Pour Valls, ce double langage fragilise la parole politique et alimente une radicalisation dangereuse.
Une société civile en quête de réponses
Vendredi 22 août, depuis la résidence du Haut-Commissariat, le locataire de la rue Oudinot a dialogué en direct avec des représentants de la société civile calédonienne, devant les caméras de NC La 1ère. Pendant près d’une heure et demie, il a été interpellé sur la dépendance du territoire vis-à-vis de Paris. Jeunes, familles, entrepreneurs : tous ont exprimé leur lassitude face à des élus locaux incapables de mener des réformes structurelles. L’emploi, le pouvoir d’achat et la santé figuraient parmi les préoccupations majeures. Derrière chaque question se cache une réalité : sans l’intervention de la République, le système calédonien vacille.
Le poids écrasant de la dépendance financière
Ce débat a mis en lumière une vérité dérangeante : la Nouvelle-Calédonie vit sous perfusion budgétaire. Chaque crise est résolue par l’État, qu’il s’agisse de la santé, du social ou de l’économie. Les indépendantistes appellent à rompre avec la France, mais comptent chaque jour sur les subsides hexagonaux pour maintenir les services essentiels. Pour Valls, cette contradiction est intenable. La jeunesse demande des perspectives, mais les institutions locales restent paralysées.
On ne peut pas éternellement demander à Paris de réparer ce que Nouméa refuse d’assumer, a-t-il rappelé avec fermeté.
En défendant l’accord de Bougival, Manuel Valls n’a pas seulement rappelé une promesse politique. Il a mis chacun face à ses responsabilités : Paris n’est pas l’ennemi, mais le seul partenaire crédible. Renié par le FLNKS, l’accord demeure pourtant la dernière chance d’éviter l’impasse. La question est désormais claire : la Nouvelle-Calédonie veut-elle construire son avenir, ou s’enfermer dans l’immobilisme et les reniements ?