Après une vague de frustration citoyenne ou l’on a ri jaune en découvrant qu’il fallait chercher un timbre fiscal comme un trésor, il est temps de passer du bruit au fait. Que disent les autorités ? Et surtout, quelles options restent pour ceux qui ont un passeport à faire ? Voici un état des lieux affolant, mais factuel.
La pénurie confirmée par les autorités
Selon un communiqué officiel de la DITTT (Direction des Infrastructures, de la Topographie et des Transports Terrestres), une rupture de stock de timbres fiscaux a contraint l’administration à modifier le mode de paiement dès le 1er juillet 2025 : désormais, seuls les paiements en espèces ou par carte bancaire au guichet sont acceptés, ou, selon les cas, des services en ligne sont proposés comme alternative.
Cette mesure, pourtant cruciale, est arrivée sans communication suffisante, ce qui a cueilli les habitants au dépourvu, comme ceux qui ont fait la queue pendant des jours pour… rien.
Où peut-on (encore) acheter un timbre fiscal ?
La Direction des Services Fiscaux (DSF-NC) maintient plusieurs points de vente traditionnels :
- Service de la Recette à la DSF, rue de la Somme à Nouméa
- Trésoreries de la DGFIP
- Agences OPT
- Onze tabacs agréés répartis sur le territoire (ex. Tabac Michel Ange, Tabac Librairie de Païta, etc.)
Une auditrice racontait :
J’ai fait six magasins avant de trouver qu’ils en avaient à la mairie
une anecdote troublante compte tenu de l’existence de ces points listés par l’administration.
Vers un futur sans timbre fiscal traditionnel ?
Il y a déjà eu des tentatives de modernisation : en octobre 2023, le gouvernement calédonien envisageait de supprimer le timbre fiscal pour certaines démarches (permis de conduire, autorisations de transport), jugé obsolète et incompatible avec les standards technologiques, au profit de solutions numériques ou bancaires.
Mais aujourd’hui, face à la pénurie, la transition ne semble pas assez pensée ni anticipée. Résultat : une frustration palpable, un fonctionnement désuet et peu fiable.
Je vais à la Poste, rupture totale. Je vais à la mairie, rupture. Où je vais ?!
C’est la loterie : trouver un timbre le jour où je dois refaire mes papiers, c’est presque un exploit !
Derrière chaque anecdote, c’est la difficulté concrète de payer ses propres droits, passeport, amende ou carte d’identité, sans aucun moyen accessible.
Un système en crise, citoyens piégés
Les timbres fiscaux, outils anciens mais encore nécessaires pour des démarches simples, s’évaporent de manière chaotique. Le passage forcé au numérique ou au paiement direct en guichet est incomplet, mal anticipé et mal communiqué.
Le ras-le-bol des Calédoniens est légitime : ils n’exigent pas la simplicité ; ils exigent de pouvoir exister dans une administration qui tienne ses engagements. Alors que demain certains timbres disparaîtront, celui de l’indignation populaire, lui, est déjà bien là.