L’école française ne peut plus se contenter d’accompagner, elle doit exiger.
La circulaire de rentrée 2025 fixe un cap clair : remettre la réussite au cœur de l’Éducation nationale.
Relever le niveau : français et mathématiques au centre du jeu
La circulaire 2025 met fin à une dérive trop longtemps tolérée : l’effondrement du niveau général. Alors que 15 % des élèves de 6e ne lisent pas au niveau de CE2, la priorité est donnée au français et aux mathématiques, de la maternelle à la 6e.
Dès l’école maternelle, l’accent est mis sur le langage oral, la syntaxe et le passage progressif vers l’écrit, afin de préparer chaque enfant à lire et écrire correctement. Au CP et au CE2, la lecture et l’écriture deviennent le noyau dur de l’enseignement, tandis que la 6e prolonge cet effort pour atteindre l’autonomie.
En mathématiques, les élèves doivent maîtriser la numération, le calcul et la résolution de problèmes simples. Les automatismes de base ne sont plus négociables. En cycle 3, la priorité est élargie à l’autonomie de raisonnement.
Les groupes de niveaux, critiqués lors de leur mise en place en 2024, sont désormais repensés pour cibler les compétences précises à acquérir. Une stratégie pragmatique : au lieu d’un nivellement par le bas, l’institution assume un enseignement différencié mais exigeant.
Dès la 5e, des évaluations nationales obligatoires seront organisées pour identifier les besoins réels des élèves. Et dès 2026, une épreuve anticipée de mathématiques viendra renforcer le baccalauréat, avec des tests à la fois de connaissances et de raisonnement. Les résultats seront intégrés à Parcoursup, conditionnant l’avenir académique des lycéens.
Une école qui oriente et qui forme aux valeurs de la République
La rentrée 2025 inaugure également un nouveau socle commun de compétences et de culture, afin de réduire les inégalités et de renforcer l’orientation. Le diplôme national du brevet évolue : 40 % de contrôle continu, 60 % d’épreuves terminales, une répartition plus équilibrée pour valoriser le travail régulier tout en préservant l’exigence.
Le plan Avenir structure désormais l’éducation à l’orientation : les lycées et collèges devront établir des programmes pluriannuels d’accompagnement, pour guider les élèves et renforcer le rôle des professeurs principaux.
Au-delà des savoirs académiques, l’école française affirme son rôle républicain. Dès 2025, la formation à la laïcité et aux valeurs de la République devient obligatoire pour les personnels. Un appel à projets commémorera les 120 ans de la loi de 1905, rappelant que l’école publique est le pilier de la neutralité républicaine.
En parallèle, la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations se poursuit, avec des actions renforcées dans le cadre du plan national 2023-2026. Loin des dérives victimaires, la circulaire entend armer les élèves intellectuellement et moralement pour faire face aux dérives sociales de la société.
Les inégalités territoriales sont prises en compte : internats d’excellence, cités éducatives et très petites sections en maternelle doivent offrir un cadre structurant aux élèves les plus fragiles. Un plan massif est lancé pour attirer davantage de filles vers les mathématiques et les filières scientifiques, avec pour objectif 5 000 élèves supplémentaires par an dès 2026.
Sécurité, discipline et contrôle : protéger l’école, protéger les élèves
La rentrée 2025 ne se contente pas de parler de pédagogie : elle affirme aussi l’autorité de l’État dans l’école. La lutte contre le harcèlement est renforcée : le numéro 3018 est doté de moyens supplémentaires, et tous les élèves du CE2 à la terminale rempliront un questionnaire d’autoévaluation. Objectif : détecter tôt et agir vite.
Face aux violences, le ministère durcit le ton. L’introduction d’armes, notamment de couteaux, entraînera systématiquement un passage en conseil de discipline. Les contrôles de sacs seront facilités par réquisition du procureur, en lien avec les forces de l’ordre. C’est un message clair : l’école n’est pas un terrain d’impunité.
Dans les établissements privés sous contrat, souvent cités pour leurs défaillances en matière de protection des élèves, les contrôles de l’État seront intensifiés. Soixante inspecteurs supplémentaires entreront en fonction d’ici fin 2025. L’affaire des violences révélées à Notre-Dame de Bétharram sert de signal : aucune tolérance pour les dérives.
La santé des élèves fait également l’objet d’une stratégie nationale : dépistage des troubles, prévention des risques, et 30 minutes quotidiennes d’activité physique dès la maternelle. Le numérique est aussi encadré : les portables seront mis en pause dans les collèges, et une réflexion collective sera menée dans les lycées.
Enfin, un calendrier mémoriel dense accompagnera l’année scolaire : entrées au Panthéon de Robert Badinter et Marc Bloch, centenaire du Bleuet de France, 400 ans de la Marine nationale. L’école se replace au cœur de l’identité française, entre mémoire et transmission.
La circulaire de rentrée 2025 est un texte ambitieux : réaffirmer l’exigence scolaire, transmettre les valeurs républicaines, protéger l’école des violences et des dérives. Après des années de réformes dispersées, le cap est désormais clair : former des élèves mieux instruits, plus responsables, plus français.
C’est un message fort : l’école de la République ne sera plus le lieu de l’excuse et du laxisme, mais celui de la réussite, de la discipline et de l’avenir partagé.