Le séminaire de l’ONU sur la décolonisation
La Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française prennent part, du 21 au 23 mai, au séminaire régional Pacifique des Nations Unies sur la décolonisation à Dili, au Timor-Leste. Cet événement s’inscrit dans le cadre de la Quatrième Décennie internationale pour l’éradication du colonialisme et vise à promouvoir le développement socio-économique et culturel des territoires non autonomes.
Ces deux territoires, inscrits sur la liste de l’ONU à décoloniser (respectivement depuis 1986 et 2013), y présentent les évolutions récentes de leur situation. Le président du gouvernement de Nouvelle-Calédonie, Alcide Ponga, chef du parti pro-France Rassemblement, conduit la délégation calédonienne. Le Sénat coutumier y est aussi représenté pour faire entendre la voix kanak. En Polynésie française, le président de l’Assemblée territoriale, Antony Géros, conduit une délégation du parti indépendantiste Tavini Huiraatira. Des représentants autonomistes, dont Moerani Frébault et Tepuaraurii Teriitahi, y participent également afin de défendre une vision différente du lien avec la France.
Cette participation intervient dans un contexte politique tendu. En Nouvelle-Calédonie, les discussions engagées avec la France depuis janvier pour déterminer l’avenir institutionnel restent sans consensus. La proposition du ministre des Outre-mer, Manuel Valls, d’un projet de « souveraineté avec la France » a été rejetée par les loyalistes. Le territoire marque aussi en mai le premier anniversaire des émeutes de 2024, qui ont causé 14 morts et 2,2 milliards d’euros de dégâts.
En Polynésie française, le président Moetai Brotherson, élu en 2023, défend une évolution des relations avec Paris, sans faire de l’indépendance une priorité immédiate. Le parti Tavini a proposé une ébauche de Constitution pour une possible République fédérée de Ma’ohi Nui. De leur côté, les partis autonomistes souhaitent démontrer à l’ONU que la Polynésie française dispose déjà des outils nécessaires à son développement et appellent à la venue d’observateurs internationaux.
La France, qui s’est exprimée à l’ONU en 2023 après dix ans d’absence sur ce dossier, conteste l’inscription de la Polynésie française sur la liste des territoires non autonomes, affirmant que sa situation n’est pas comparable à celle de la Nouvelle-Calédonie.
La Quatrième Commission de l’ONU poursuivra l’examen de ces questions en juillet et en octobre à New York.
Source : IA, RNZ – Mai 2025.