Un système à bout de souffle
Le drame de Koumac n’est malheureusement pas un cas isolé. Ces dernières semaines, plusieurs patients sont décédés faute de prise en charge rapide, notamment :
– Un homme mort d’une crise cardiaque dans sa voiture en tentant de rejoindre Koné
– Des structures hospitalières fermées par manque de personnel, malgré du matériel disponible
Des mesures d’urgence controversées
Face à l’urgence, le gouvernement mise sur :
1. Le recrutement de médecins étrangers :
– 30 médecins déjà en poste (Vietnam, Inde, Mexique, Europe)
– Diplômes validés par une commission locale
– « Des retours globalement satisfaisants » selon le membre du gouvernement en charge de la santé en Nouvelle-Calédonie, Claude Gambey.
2. La formation accélérée d’infirmiers :
– 18 infirmières calédoniennes récemment diplômées
– 14 autres en formation jusqu’en septembre
3. Des missions médicales ponctuelles :
– Partenariats avec des hôpitaux métropolitains (Fondation Rothschild pour l’ophtalmologie)
– Convention en cours avec l’État pour un soutien renforcé
Un changement de modèle inévitable
Le Gouvernement insiste sur la nécessité de « changer de paradigme » :
– Réforme économique : Passage d’un financement par cotisations (75% aujourd’hui) à un modèle fiscal
– Renforcement de la prévention : Mise en œuvre de la taxe sucre (1 milliard XPF attendu)
– Priorité aux « 1000 premiers jours » de l’enfant et à la santé scolaire
– Création d’un numéro unique de santé
– Agence de régulation des dépenses (OCÉANE, équivalent local de l’ONDAM)
Quel avenir pour les soins en brousse ?
La question cruciale des déserts médicaux reste en suspens :
– À court terme : Déploiement prévu d’infirmiers en pratique avancée (sur le modèle australien), actuellement en formation
– À moyen terme : Refonte de la carte sanitaire d’ici fin 2025 pour redéfinir l’offre de soins
Chiffres clés :
– 200 infirmiers manquants sur le territoire
– 130 milliards XPF : coût actuel du système de santé
– 3 axes de réforme : économique, prévention, gouvernance