Une décision judiciaire à contre-courant
La remise en liberté, sous contrôle judiciaire, de Christian Tein, Président du FLNKS et « chef » de la CCAT, a provoqué une onde de choc politique en Nouvelle-Calédonie. Alors que les stigmates des violences du mois de mai sont encore béants, cette décision est perçue par une partie de la population comme une trahison.
Christian Tein, incarcéré depuis un an pour son implication présumée dans les émeutes du 13 mai 2024, est désormais libre sous conditions, avec interdiction de retour en Nouvelle-Calédonie. Il reste mis en examen dans cette affaire, son procès n’ayant pas encore eu lieu.
Sonia Backès : « Notre détermination reste intacte »
Présidente de la province Sud, Sonia Backès a réagi fermement à cette décision judiciaire :
La décision de libérer Christian Tein sous contrôle judiciaire, alors même que les blessures du 13 mai sont encore ouvertes, soulève une vive incompréhension. Ce n’est pas un jugement de fond, mais un signal troublant envoyé à ceux qui ont choisi la République, la légalité, la paix.
Elle déplore que la justice semble oublier ce que la population loyaliste a enduré, et souligne :
Alors que certains responsables politiques nationaux donnent crédit aux revendications portées par la violence, la justice, à son tour, semble oublier ce que notre peuple a enduré.
Mais Sonia Backès refuse de céder à la résignation :
Notre force, c’est la patience. Notre boussole, ce sont nos valeurs. La roue tourne. Un Ministre en remplacera un autre, une décision de justice viendra en remplacer une autre.
Nicolas Metzdorf : « Incompréhensible à la veille des négociations »
Le député Nicolas Metzdorf s’est également exprimé, jugeant cette libération « incompréhensible » à la veille des discussions de Paris, placées sous l’autorité du Président de la République.
Cette décision est une décision concernant son incarcération et non son innocence.
Il rappelle que Christian Tein reste mis en examen, et son retour sur le territoire lui est interdit, ce qui, selon lui, rend sa présence aux négociations inenvisageable.
Une décision judiciaire, pas un acquittement
Les magistrats ont estimé que les conditions de détention provisoire de Christian Tein n’étaient plus justifiées, mais cela ne préjuge en rien de sa culpabilité. L’enquête suit son cours.
Une fracture politique accentuée
Cette décision met une nouvelle fois en lumière le décalage grandissant entre les décisions prises à Paris et le ressenti d’une grande partie de la population calédonienne, notamment les loyalistes. Ceux-ci dénoncent un sentiment d’injustice persistante.
À l’approche des discussions du 2 juillet, censées relancer le dialogue institutionnel, cette décision crée une onde d’incompréhension. Mais au-delà de l’amertume, les élus comme la population appellent à tenir bon, faire preuve de sang-froid, et continuer de faire confiance aux valeurs républicaines.
Le chemin est difficile, mais la détermination des Calédoniens attachés à l’ordre, à la paix et au respect de la loi reste intacte. Ce moment difficile, loin de briser la dynamique engagée, rappelle l’urgence de reconstruire un cadre de confiance et de justice, pour que notre Pays puisse écrire une nouvelle page de son histoire, ensemble.