Trois îles du Pacifique dans le collimateur
Les îles paisibles bientôt interdites d’entrée aux USA ?
L’information est passée presque inaperçue, mais elle pourrait bouleverser la diplomatie régionale. Donald Trump, a réactivé une version élargie de son célèbre « travel ban », cette fois potentiellement étendue à 36 pays, dont plusieurs îles du Pacifique.
Parmi elles, Tonga, Tuvalu et Vanuatu figurent dans un mémo confidentiel du Département d’État, révélé par Reuters et confirmé par le Washington Post. Ces pays disposent désormais de 60 jours pour se conformer à de nouvelles exigences de sécurité, notamment en matière d’échange de données biométriques et de coopération migratoire. Faute de quoi, ils pourraient se voir interdire partiellement ou totalement l’accès aux États-Unis.
Pourquoi ces pays sont-ils ciblés ?
Officiellement, le Département d’État évoque une volonté de sécuriser les frontières et d’imposer des standards minimaux de coopération sécuritaire. En coulisse, plusieurs experts dénoncent une opération électoraliste : les îles ciblées sont peu influentes, mais symboliquement fortes, car elles montrent que Trump entend étendre ses exigences aux moindres recoins du globe.
Tonga, Tuvalu et Vanuatu ont en commun un faible volume d’émigration vers les États-Unis. Mais selon le mémo, ils ne respecteraient pas les standards exigés en matière de partage d’informations sur les voyageurs, d’alertes antiterroristes, ou de contrôle d’identité.
Un test pour le Pacifique, un message pour le monde
Cette décision pourrait avoir des répercussions géopolitiques majeures. Le Pacifique est devenu un terrain d’influence stratégique entre Washington, Pékin et Canberra. En menaçant directement ces États, Trump envoie un signal clair : l’Amérique version MAGA n’hésitera pas à durcir le ton, même avec les micro-États insulaires.
Le Vanuatu, qui entretient des liens étroits avec la Chine, pourrait être tenté de se rapprocher de Pékin, si Washington durcit sa position. De leur côté, Tonga et Tuvalu, historiquement alignés avec les démocraties occidentales, se retrouvent pris au piège d’une guerre d’influence régionale qui les dépasse.
Enfin, cette annonce intervient alors que les États-Unis prévoient un sommet avec les leaders du Forum des Îles du Pacifique en juillet. Un contexte tendu, où chaque mot et chaque décret pèsera lourd.
En bref :
Le « travel ban » version Trump 2025 pourrait s’étendre à 36 pays.
Tonga, Tuvalu et Vanuatu sont les trois îles du Pacifique concernées.
Elles ont 60 jours pour se conformer, sous peine de restrictions de visa.
La manœuvre est à la fois sécuritaire… et éminemment politique.
En toile de fond : une recomposition géopolitique du Pacifique.