Les auditeurs ont pris le micro avec une franchise déconcertante. Entre déboires politiques, galères du quotidien et colère fiscale, le climat est électrique. D’un refus de convention gouvernementale par la station à la désorganisation des transports ou l’exaspération des retraités face à la CCS, la parole populaire ne s’excuse plus, elle accuse.
Aides publiques : le ras-le-bol d’Océane face à l’opacité gouvernementale
La station a ouvert le bal avec une déclaration forte : le refus de signer la convention gouvernementale 2025. Une dénonciation assumée d’un système d’attribution des subventions jugé arbitraire, injuste, et sans transparence.
Un coup c’est 20 millions, l’année d’après seize, puis zéro, puis cinq… sans explication.
L’argent public, ce n’est pas celui de ceux qui le distribuent, c’est votre argent.
Un auditeur approuve et enfonce le clou :
Le gouvernement vous donne un chiffre, et vous devez dire merci sans rien demander.
C’est du mépris pur et simple.
Le message est clair : la défiance est installée, et les Calédoniens demandent des comptes. Pas plus d’argent, mais plus de règles.
Transports : Aircalin, Betico, Air Calédonie… panne généralisée
La situation des transports a suscité une avalanche de plaintes. Aircalin et Air Calédonie cloués au sol, Betico en rade à cause d’un technicien bloqué… Résultat :
On ne peut plus bouger autrement qu’en voiture, c’est la galère.
Il n’y a aucune communication, aucun respect pour les passagers.
Les retards s’accumulent, les familles sont séparées, les passagers déboussolés. Et pour les auditeurs, ce n’est pas la panne technique le vrai problème, c’est la gestion :
Quand tu arrives à l’aéroport, c’est là que tu apprends que ton vol est annulé.
C’est la loi du silence et de l’improvisation.
Un double constat amer : des infrastructures fragiles et une communication calamiteuse.
Sécurité : entre hôtel de police et couvercle sur les colères
L’inauguration de l’hôtel de police de Dumbéa n’a pas calmé les esprits. Malgré les 44 policiers et les 34 caméras flambant neuves :
Ça rassure peut-être sur le papier, mais la délinquance, elle, ne baisse pas.
On parle d’un bâtiment à 550 millions, mais on fait quoi pour ceux qui n’ont même plus peur de la loi ?
Des appels à un retour du couvre-feu, à l’envoi des jeunes délinquants « au service militaire » voire « sur un îlot » ont été relayés :
Il n’y a plus de limites. Même à 10 h du matin, on braque.
L’éducation n’est plus faite à la maison, et l’école ne peut pas tout.
L’insécurité reste le sujet brûlant, malgré les investissements.
Banques et retraits : les Calédoniens se sentent floués
La frustration grimpe sur la gestion de l’argent : retraits impossibles, plafonds absurdes, factures en retard.
On a l’impression que l’argent n’est plus à nous.
À 12 h 04, on me refuse un retrait alors qu’on m’avait dit que c’était OK.
La montée des banques en ligne, notamment Revolut et BiBank, est perçue comme une bouffée d’air frais… mais limitée.
Tu ne peux pas acheter une maison avec Revolut.
C’est pratique, mais localement, tu es bloqué.
Le manque de flexibilité des établissements traditionnels pousse les Calédoniens à chercher ailleurs… parfois sans garantie.
Retraités : la colère monte sur la contribution CCS
Véritable onde de choc : la contribution de solidarité (CCS). Plusieurs retraités sont montés au créneau, dénonçant un « vol organisé ».
C’est notre sueur, pas un cadeau !
Ils volent les vieux, et eux ils partent en restos à Paris.
Un autre fulmine :
Baissez vos salaires, bande de voleurs.
L’indignation est brute, viscérale, sans filtre. Le sentiment d’injustice est profond, et les politiques en prennent pour leur grade.
Politique : rejet de l’accord, rejet des élites
L’accord de Bougival cristallise les crispations, le rejet touche aussi les élus actuels :
Tous ceux qui ont été condamnés continuent de gouverner.
On vole, on détourne, et on continue.
Le peuple réclame de la morale, pas du théâtre politique.
Ce « Coups de gueule » a offert un miroir sans pitié de la société calédonienne. En toile de fond : désorganisation des services, politiques discrédités, retraités saignés, jeunesse désabusée, institutions vacillantes.
Mais à travers chaque cri, une constante : l’envie d’être entendu.
Le peuple n’attend plus de cadeaux. Il réclame de la justice, de la clarté, et un peu de respect.
Et vous, jusqu’à quand allez-vous vous taire ?