Les urgences hospitalières en Nouvelle-Calédonie ne sont pas là pour soigner un simple rhume ou renouveler une ordonnance oubliée. C’est une évidence, mais une évidence trop souvent ignorée. Résultat : un service vital, pensé pour sauver des vies, se retrouve saturé par des cas bénins, au détriment des véritables situations critiques.
Chaque fois qu’un patient vient aux urgences pour une douleur banale, c’est une place en moins pour un accident grave ou un infarctus
déplore un médecin.
Le rôle central des pharmaciens dans la chaîne de soins
Face à cette dérive, le syndicat des pharmaciens monte au créneau et rappelle ses missions. Les officines sont bien plus que de simples lieux de délivrance de médicaments. Elles assurent un conseil de première ligne, une orientation adaptée et contribuent directement à désengorger les urgences.
En cas de fièvre, douleur passagère ou question sur un traitement, le réflexe doit être clair : aller d’abord voir son pharmacien, avant de saturer l’hôpital.
Nous ne sommes pas des distributeurs, nous sommes des professionnels de santé de proximité. Notre rôle est d’éviter que des patients encombrent inutilement les urgences
témoigne un pharmacien.
Redonner du bon sens au système de santé
Dans un territoire insulaire où chaque ressource médicale compte, la logique doit primer :
Médecins généralistes pour le suivi quotidien.
Dispensaires pour des soins de proximité dans toutes les communes.
Pharmaciens pour l’orientation, le conseil et la prévention.
Le 15 (SAMU) pour les cas douteux, afin d’être orienté avec efficacité.
Ce maillage doit fonctionner comme une chaîne solide, où chacun tient sa place. Les pharmaciens rappellent que sans discipline collective, le système craque.
Les urgences doivent rester le dernier recours, sinon demain elles ne pourront plus sauver ceux qui en ont vraiment besoin
avertit un membre du syndicat.
Défendre la proximité face au chaos sanitaire
Cette démarche dépasse la simple organisation médicale : elle incarne une vision de la société où l’ordre, la responsabilité individuelle et la proximité priment sur le désordre et l’assistanat généralisé. Les pharmaciens de Nouvelle-Calédonie veulent être des acteurs de terrain, proches des familles, garants d’une santé accessible sans dérive bureaucratique.