Les émeutes de mai 2024 ont laissé des cicatrices profondes dans le tissu économique calédonien. Pillages, destructions et sentiment d’abandon ont marqué durablement commerçants et chefs d’entreprise. Un an plus tard, la sécurisation reste une priorité. Le 28 août dernier, la Direction Territoriale de la Police Nationale (DTPN) a réuni le Syndicat des commerçants et le MEDEF NC pour rappeler un message clair : la vigilance collective et le lien direct avec les forces de l’ordre sont désormais indispensables.
Un partenariat Police–entreprises indispensable
La réunion a mis l’accent sur une évidence : la sécurité ne peut plus être seulement l’affaire des autorités.
L’implication des chefs d’entreprise est déterminante pour anticiper et prévenir les intrusions
ont rappelé les représentants de la Police nationale. Dans ce contexte, les dispositifs collaboratifs comme les réseaux « Voisins Vigilants » sont encouragés. Ils permettent de relayer rapidement des alertes, de coordonner les réactions et de renforcer la solidarité de quartier. Loin d’un simple gadget, cette coopération de proximité constitue désormais un bouclier essentiel face aux menaces.
Des dispositifs techniques renforcés
Au-delà de la coopération humaine, la réunion a mis en lumière des solutions techniques concrètes. L’exemple le plus frappant est celui de la concertina, un système de fils barbelés en spirale, redoutablement dissuasif pour sécuriser clôtures et périmètres sensibles.
L’objectif n’est pas d’ériger des forteresses, mais de compliquer la tâche des intrus et d’envoyer un signal clair : ici, on est protégés
a souligné un référent de la DTPN. Les conseils pratiques ne manquent pas : visites de sûreté gratuites par des experts de la Police, évaluation des installations existantes, et recommandations adaptées à chaque structure. Autant d’outils pour renforcer la résilience du monde économique calédonien.
Anticiper les absences : le dispositif OTVE
Autre levier de sécurisation : l’Opération Tranquillité Vacances Entreprise (OTVE) 2025-2026. En transmettant leurs périodes de fermeture, les entreprises permettent à la Police nationale et aux forces municipales d’intensifier les rondes autour de leurs locaux. Un réflexe simple, mais encore trop peu utilisé, selon les participants.
La sécurisation passe aussi par une meilleure communication des risques et des absences
a insisté le Major David Bouyé, responsable des partenariats institutionnels. Ce suivi, déjà expérimenté auprès des particuliers, s’impose désormais comme un outil incontournable pour les acteurs économiques.
Les violences de mai 2024 ont agi comme un électrochoc. La sécurité des entreprises calédoniennes ne peut plus être reléguée au second plan. Concertina, voisins vigilants, OTVE : les outils existent, encore faut-il les utiliser. La balle est désormais dans le camp des entrepreneurs, appelés à travailler main dans la main avec les forces de l’ordre. Dans un climat fragile, c’est de cette vigilance collective que dépendra la protection de l’économie locale et la confiance retrouvée des citoyens.















