Un signal fort pour les Outre-mer. Moerani Frébault, jeune député polynésien, a pris une nouvelle dimension politique en intégrant l’appareil national de Renaissance. Une nomination stratégique au service de la Polynésie et des outre-mer.
Une ascension rapide dans les rangs du parti présidentiel
Le député polynésien Moerani Frébault, élu en 2024 dans la première circonscription de Polynésie française, vient de franchir une nouvelle étape politique. Dimanche, lors du grand meeting de rentrée de Renaissance, le parti d’Emmanuel Macron, il a été nommé secrétaire national en charge de l’Outre-mer. Cette nomination, annoncée devant plusieurs milliers de militants réunis, marque un signal politique fort de son poids grandissant au sein de la majorité présidentielle.
Sur ses réseaux sociaux, le député a réagi avec satisfaction :
Une nouvelle mission m’a été confiée hier lors du congrès de Renaissance, et elle va me permettre de mieux faire entendre la voix de la Polynésie et des Outre-mer.
Pour lui, il s’agit d’un mandat stratégique, à l’interface entre Paris et les territoires ultramarins. Il insiste :
Mon rôle sera de représenter le parti sur tous les sujets ultramarins, d’animer le débat public et de préparer les éléments programmatiques pour les prochaines élections, notamment la présidentielle.
Cette nomination intervient alors même que Renaissance vit une rentrée marquée par les tensions internes et la préparation déjà engagée de l’échéance présidentielle. En l’absence de plusieurs poids lourds du parti et de nombreux ministres, Gabriel Attal a voulu donner le ton : organisation, mobilisation et structuration en vue de 2027.
Une voix ferme contre les coupes budgétaires
Quelques jours seulement avant sa nomination, Moerani Frébault s’était illustré par une prise de position ferme. Vendredi, il déclarait qu’il refuserait de voter le budget 2026 si l’aide fiscale à l’Outre-mer n’était pas préservée. En plein débat sur les coupes budgétaires nationales et alors que le Premier ministre désigné, Sébastien Lecornu, n’a toujours pas formé son gouvernement, le député polynésien lançait un avertissement clair.
Cette posture tranche avec la prudence souvent observée chez de jeunes élus. Frébault a opté pour la fermeté : défendre sans concession l’intérêt de ses territoires, quitte à s’opposer frontalement aux arbitrages de Bercy. Ce positionnement pourrait lui donner une stature particulière dans les négociations à venir. Pour la Polynésie et l’ensemble des Outre-mer français, sa nomination sonne comme une double assurance : une présence renforcée au sein de la majorité présidentielle et une détermination à défendre la défiscalisation considérée comme vitale pour l’économie locale.
C’est bien cette capacité à allier loyauté au parti et fermeté sur les dossiers sensibles qui a retenu l’attention et Renaissance lui confie une responsabilité nationale, mais attend aussi qu’il canalise le mécontentement grandissant des territoires ultramarins.
Un jeune loup enraciné dans la politique polynésienne
Issu d’une famille profondément engagée dans la vie publique, Moerani Frébault connaît de l’intérieur les rouages du pouvoir. Sa mère est maire de Hiva Oa, son père fut « ministre » de l’Équipement au sein du gouvernement polynésien. Cet héritage politique l’a préparé à son ascension rapide.
En juillet 2024, il remportait son premier scrutin majeur : l’élection législative dans la première circonscription de Polynésie française. Il battait alors l’indépendantiste Tematai Le Gayic, député sortant et figure montante du camp souverainiste. Ce succès confirmait le retour en force d’une ligne politique pro-France et ancrée dans la stabilité institutionnelle.
Au Palais-Bourbon, Frébault siège à la commission de la Défense nationale et des Armées, un choix révélateur d’une sensibilité tournée vers les enjeux stratégiques et sécuritaires. Son entrée comme secrétaire national de Renaissance en charge de l’Outre-mer parachève une trajectoire qui semble tracée : celle d’un élu qui veut compter à Paris autant qu’à Papeete.
À 37 ans, il incarne une génération qui refuse le discours victimaire et mise sur l’influence directe au cœur du pouvoir. En prenant les rênes de la coordination ultramarine du parti présidentiel, il s’offre une tribune nationale et un rôle central dans la préparation des prochaines élections. Renaissance, de son côté, affiche un choix clair : promouvoir un député loyal, compétent et enraciné pour consolider son ancrage Outre-mer.