Deux Chambres, une même volonté : rétablir le calme et la cohérence institutionnelle. Réunis lundi 27 octobre en commission mixte paritaire, députés et sénateurs ont trouvé un accord pour repousser les élections provinciales de Nouvelle-Calédonie au 28 juin 2026.
Une décision qui s’inscrit dans la stratégie d’apaisement portée par l’accord de Bougival, signé en juillet entre l’État et les délégations loyalistes et indépendantistes.
Un report justifié par la recherche d’un apaisement durable
Ce report n’est pas un recul, mais un choix de responsabilité. Les violences de mai 2024 ont laissé des cicatrices profondes : impossible, selon le gouvernement, de relancer une campagne électorale dans un climat aussi fragile. Pour Agnès Canayer, corapporteure LR du texte, « maintenir le scrutin en novembre aurait ravivé les tensions ». L’accord trouvé permet donc de donner une base juridique solide au futur projet constitutionnel.
La nouvelle ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou, aura pour mission de consolider ce lien entre Paris et Nouméa, dans la continuité du travail engagé par Valls.
La gauche et les indépendantistes dénoncent un “passage en force”
Sans surprise, la gauche radicale et les indépendantistes crient au déni de démocratie. Le FLNKS refuse toujours l’accord de Bougival et réclame un nouveau référendum d’autodétermination. Les communistes et écologistes ont voté contre, tout comme les députés RN qui dénoncent une manœuvre institutionnelle confuse. Mais les faits sont là : le gel du corps électoral, instauré en 1998, exclut près d’un électeur sur cinq et pose un risque d’inconstitutionnalité.
Face à cette impasse, le texte du Parlement vise à préserver la continuité démocratique sans céder à la pression des fauteurs de désordre.
Préparer un avenir institutionnel clair
Les loyalistes soulignent que l’accord de Bougival n’efface pas l’identité calédonienne : il la protège dans la République.
L’idée d’un « État de Nouvelle-Calédonie dans l’État français » suscite des débats, mais marque un compromis historique : ni rupture, ni soumission.
Comme le résume un élu du Sud : « On ne construit pas un avenir commun avec des barricades, mais avec un cadre. »
Les conclusions de la CMP seront examinées mardi à l’Assemblée nationale et mercredi au Sénat. Une étape cruciale avant l’officialisation du report au mois de juin 2026, pour redonner du souffle à la paix civile et à la stabilité politique.















