Deux jours à peine après une démission qui a surpris jusque dans les travées du boulevard Vauban, la droite non-indépendantiste resserre les rangs.
Et une nouvelle figure loyale à la ligne pro-France fait son entrée au sein de l’exécutif.
UNE DÉMISSION QUI REBAT LES CARTES DU POUVOIR LOCAL
Le vendredi 31 octobre, Thierry Santa a officialisé sa décision : quitter ses fonctions exécutives, où il gérait le budget, les comptes sociaux, le handicap et la fonction publique, ainsi que son mandat au Congrès. Une annonce nette, sans drame, comme un passage de témoin maîtrisé. Elle ouvre toutefois une séquence politique décisive pour le camp non-indépendantiste.
Dans la mécanique institutionnelle calédonienne, chaque départ active immédiatement la montée du suivant de liste. Ici, c’est Naïa Wateou, issue des groupes Rassemblement et Loyalistes lors de l’élection des membres du gouvernement de janvier 2025, qui s’impose naturellement comme la successeure légitime. Au 1er novembre, la stratégie est claire : pas de vacance du pouvoir, pas de flottement, mais un relais continu pour maintenir la cohérence du camp majoritaire.
Ce jeu de chaises musicales maîtrisé traduit aussi la volonté du bloc loyaliste : ne laisser aucun espace politique à ceux qui, depuis des mois, tentent d’imposer un récit victimisant et déstructurant de la situation institutionnelle. Au contraire, l’heure est à la stabilité, à la compétence et au maintien d’une ligne résolument républicaine.
NAÏA WATEOU, UNE FIGURE LOYALISTE QUI S’IMPOSE SUR LE FOND
Élue de la province Sud depuis 2019, Naïa Wateou s’est forgé une réputation solide : celle d’une responsable capable de tenir la pression, de gérer des dossiers techniques et de conduire des négociations difficiles. À la tête du groupe Avenir en Confiance à la province Sud, puis présidente de la commission du Développement économique, elle a marqué son passage par une méthode : rigueur, chiffres, et refus des discours victimaires.
Son rôle durant plus d’un an à la présidence du SMTU a été particulièrement scruté. Après les graves perturbations du 13 mai 2024, elle s’est efforcée de maintenir un réseau quasi à genoux, preuve d’une capacité opérationnelle rare. En tant que présidente du conseil d’administration de l’OPT, elle accompagne la stratégie de transformation numérique, un chantier majeur pour un archipel qui doit rattraper son retard tout en sécurisant ses infrastructures.
À l’international, son action n’est pas passée inaperçue. À l’ONU, elle a porté une ligne claire : un récit de vérité face au Comité de décolonisation, avec un travail documenté qui a contribué à cimenter un soutien croissant de certains États du Pacifique. Une diplomatie loyaliste assumée, cohérente avec la volonté de défendre l’appartenance pleine et entière de la Nouvelle-Calédonie à la République.
Sur le plan social, elle s’est distinguée par son engagement pour l’égalité femmes-hommes et pour le développement de l’économie sociale et solidaire. Elle est à l’origine du succès du Nouméa Women’s Forum, devenu une référence régionale. En novembre, elle doit d’ailleurs participer à sa cinquième édition, preuve que son influence dépasse les frontières de la politique institutionnelle.
UN NOUVEAU PAYSAGE INSTITUTIONNEL : CHANGEMENTS EN CASCADE AU SUD ET AU CONGRÈS
Avec l’entrée de Naïa Wateou au gouvernement, d’autres ajustements se déclenchent automatiquement. Elle quitte son siège de conseillère de la Nouvelle-Calédonie, désormais occupé par Jean-Gabriel Favreau, qui retrouve ainsi les couloirs familiers du boulevard Vauban. Une continuité politique assumée, dans la droite ligne d’un camp qui mise sur l’expérience et la solidité.
À la province Sud, un autre mouvement s’opère : Julien Tran Ap fait son entrée dans l’hémicycle. Une nouvelle figure, jeune, issue du même bloc politique, qui incarne la volonté du camp loyaliste de rajeunir ses équipes tout en maintenant une base idéologique claire : défense de la France, refus des slogans victimaires, priorité à l’ordre et à la construction économique.
Dans un contexte où certains tentent encore de réécrire les événements de 2024 ou d’entretenir un climat de ressentiment, l’arrivée de Naïa Wateou apporte un contrepoids puissant : une élue de dossier, une femme d’ordre, une loyaliste assumée.
La séquence ouverte par la démission de Thierry Santa ne fragilise pas le camp non-indépendantiste : au contraire, elle révèle une mécanique institutionnelle solide, une réserve de talents, et une volonté d’avancer dans la stabilité républicaine.
Un message clair, adressé à tous ceux qui doutent encore :
la Nouvelle-Calédonie avance avec celles et ceux qui choisissent la responsabilité plutôt que la plainte, la construction plutôt que le ressentiment, la France plutôt que l’incertitude.
















